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Gazprom augmente ses tarifs vers l'Ukraine

L'Ukraine est encore dépendante à 50% des exportations de gaz russes.

L'Ukraine est encore dépendante à 50% des exportations de gaz russes. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le géant du gaz russe a annoncé, mardi 1er avril, que ses prix augmenteraient d'un tiers. Mais l'Ukraine, moins dépendante de son voisin russe qu'en 2009, devrait résister à cette hausse.

La Russie continue de faire monter la pression sur l'Ukraine, après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement pro-européen en février dernier. Le géant du pétrole Gazprom, en l'occurrence, a confirmé, ce mardi 1er avril, qu'il allait augmenter d'un tiers le tarif du gaz qu'il revend à l'Ukraine.

Evidemment se pose la question de savoir si, par ricochet, l'approvisionnement de l'Occident pourrait être impacté, comme par le passé. Apparemment, l'arme pétrolière a quand même ses limites.

A ce stade, en tout cas, pas d'inquiétude. D'abord, pour l'Ukraine, certes dépendante 50% de la Russie pour ses importations. Mais elle a reçu le soutien de l'Europe: Bruxelles s'est engagé à régler sa dette vis-à-vis de Gazprom, un impayé de l'ordre de 2 milliards d'euros. L'Ukraine ne risque donc pas la rupture d'approvisionnement pour l'instant.

L'Occident peut tenir plus longtemps que la Russie

Par conséquent, les Européens non plus. D'autant que depuis l'épisode de 2009, lorsque la Russie avait carrément interrompu ses livraisons de gaz à l'Ukraine, ils sont beaucoup moins dépendant du gaz russe qui transite, précisément, via ce pays. Entre-temps, le gazoduc Nord Stream qui passe, lui, sous la Baltique, est entré en fonction.

D'autre part, l'hiver ayant été assez doux, les Européens ont conservé beaucoup plus de stocks qu'en 2009, par exemple. L'Occident a donc de quoi voir venir, au cas où les Russes décideraient de faire encore davantage pression.

Un petit jeu auquel Moscou n'a, de toute façon, pas vraiment intérêt à se livrer: les chiffres montrent que l'économie russe est de plus en plus dépendante des revenus du pétrole, faute d'avoir été capable, année après année, de diversifier ses revenus.

Guillaume Paul