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Gazprom, les Qataris du froid?

Alexandre Medvedev, le vice-président du géant russe Gazprom

Alexandre Medvedev, le vice-président du géant russe Gazprom - -

Le géant russe Gazprom, propriétaire du Zenith Saint-Petersbourg, s'est offert lundi 3 septembre deux joueurs du championnat portugais pour 100 milions d'euros. Cela vous fait penser à quelqu'un?

Lorsque l’on parle de folie des grandeurs dans le foot business, le premier nom qui vient à l’esprit est le PSG, en tous cas dans les exemples les récents. Mais il pourrait bien avoir trouvé un féroce concurrent. Alors que le mercato estival est sur le point de se terminer, le Zenith Saint-Petersbourg a créé une onde de choc en engageant le 3 septembre Axel Witsel et Hulk, deux joueurs phares du championnat portugais, pour la somme rondelette de 100 millions d’euros.

Le Zenith, champion de Russie en titre, expose ainsi aux yeux du monde la puissance financière de son propriétaire et sponsor, l’entreprise Gazprom. Car, derrière cette vitrine de luxe, se cache un colosse de l’économie russe, qui n’est autre que le leader mondial dans le secteur gazier. Pour preuve, les bénéfices de l’entreprise atteignaient 34 milliards d’euros en 2011!

Un divertissement pour milliardaires russes

Pourquoi investir dans un club de football qui, en règle générale, ne rapporte pas d’argent? La raison est en somme toute simple : contrôlée étroitement par l’Etat russe, la firme n’a d’autre but, par le biais du football, que d’effectuer une démonstration de force. "Gazprom est une entreprise très bénéficiaire. Et on a l’habitude de voir ce genre de stratégie avec les milliardaires russes comme à Chelsea ou l’ Anzhi Makhachkala (dont la star, Samuel Eto’o, est le joueur le mieux payé du monde, NDLR) , confirme Bastien Drut, auteur d’un ouvrage intitulé Economie du football professionnel. Pour eux, c’est un peu un divertissement, mais surtout une manière d’étaler leur puissance".

La stratégie qatarie plus réfléchie

Pour autant, l’auteur réfute la comparaison avec les dirigeants qataris du Paris Saint-Germain. Même s’ils utilisent la même méthode, à savoir étouffer le marché des transferts en surpayant les clubs et les joueurs. "Il y a une vraie logique économique dans la stratégie qatarie. L’objectif est de tourner les projecteurs vers le Qatar, afin de pouvoir y développer le tourisme. C’est une vision globale, ils investissent par exemple aussi dans des actions du Cac 40".

Yann Duvert