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Gel dans le vignoble bordelais : des pertes estimées à 1,5 milliard d'euros

Une série de mesures vont venir en aide aux viticulteurs bordelais victimes de deux nuits de gel en avril. Si les bourgeons ne repartent pas d'ici juin, la prochaine vendange sera amputée de plus de 50% en volume, soit une perte d'1,5 milliard d'euros, selon l'interprofession.

Une série de mesures a été annoncée dans la soirée du vendredi 5 mai pour venir en aide aux viticulteurs impactés par deux nuits de gel fin avril sur plus de la moitié du vignoble bordelais, soit une perte de récolte possible de "plus de 50%", selon un diagnostic actualisé de l'interprofession.

Il s'agit "d'une série de mesures qui va aider mais pas se substituer au manque à gagner des viticulteurs (...) pour (les) aider à passer le cap", a déclaré le président de la Chambre d'agriculture de Gironde, Bernard Artigue, après une réunion de crise avec notamment les organisations professionnelles, les services de l'État, les assureurs, les banques.

Des mesures fiscales, des reports ou prises en charge de cotisations, la mise en place du chômage partiel, des mesures financières, une restructuration du vignoble ainsi que des aides des collectivités locales seront proposés.

"Aujourd'hui, les estimations font état de plus de 50% de perte de récolte mais tout dépend de la repousse en juin", a indiqué le président de la Fédération des grands vins de Bordeaux (FGVB), Hervé Grandeau. Ce qui représente, avec le VCI, une récolte de plus de 3 millions d'hectolitres contre 5,7 millions d'hectolitres pour l'excellent millésime 2016. Si les bourgeons ne repartent pas d'ici juin dans la vignes, la filière accusera alors une perte d'1,5 milliard de chiffre d'affaires.

Les assurances, qui ne concernent que 25% des vignerons, et le Volume complémentaire individuel (VCI), stock du dernier millésime constitué par les viticulteurs et utilisé en cas de catastrophe naturelle, devraient permettre aux viticulteurs concernés de relever la tête. Mais l'interprofession a souligné que la majorité des vignerons n'étaient pas assurés et que les plus touchés étaient les viticulteurs qui font du vin en vrac, ont vendu leur récolte 2016 et n'ont de fait pas de stock.

Face à cette catastrophe naturelle qui touche plus de la moitié du vignoble bordelais, une hausse de prix est également à prévoir. "Il va falloir une hausse modérée, de 10 à 20% serait certainement envisageable", selon M. Grandeau.

F.B avec AFP