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General Motors : gros bénéfices et virage low cost en vue

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- - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Les publications d'entreprises vont commencer dans les jours à venir aux Etats-Unis. Mais déjà certaines laissent filtrer des tendances. Chez GM, c'est assez spectaculaire.

General Motors (GM), qui va commercialiser des voitures low-cost pour les pays émergents, a annoncé vendredi espérer de gros bénéfices en 2018 et 2019, fruit des économies que va générer sa vaste restructuration en cours. Le premier constructeur automobile américain va commencer à vendre dès cette année des voitures low-cost dans les pays émergents, ce qui lui permettra de limiter les dégâts causés par les tensions commerciales, même si la PDG Mary Barra s'est voulue vendredi optimiste sur un apaisement du bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine.
GM ambitionne de dégager un bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, compris entre 6,50 et 7 dollars, en dépit d'un déclin des ventes de voitures en Chine et d'un plafonnement attendu aux Etats-Unis, les deux premiers marchés automobiles au monde. Les analystes financiers anticipent, eux, 6,29 dollars. Pour l'année 2018 écoulée, le bénéfice par action "va dépasser" la fourchette de 5,80 à 6,20 dollars livrée en octobre dernier, a déclaré le groupe dans des documents adressés aux investisseurs.

L'action flambe

Ce tableau optimiste était salué à Wall Street, où le titre a clôturé sur un bond de 7% ce vendredi. L'optimisme du constructeur repose sur les effets positifs de la restructuration en cours, qui devrait se traduire par un gain de 2 à 2,5 milliards de dollars, a indiqué la directrice financière Dhivya Suryadevara lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. "Il n'y a pas d'autres suppressions d'emplois" prévues en 2019 pour l'instant, a pour sa part relevé Mme Barra lors de la même téléconférence.
Ces annonces tombent au lendemain de la décision du rival Ford de supprimer des milliers d'emplois en Europe pour pouvoir être concurrentiel dans un paysage automobile appelé à être dominé par les technologies autonomes et électriques, l'autopartage et le covoiturage.
GM avait tiré le premier fin novembre en officialisant une sévère cure d'amaigrissement, à coups de 14.000 emplois supprimés, pour économiser 6 milliards de dollars. Au total, il prévoit de supprimer en 2019 15% des emplois du groupe en cessant la production sur sept sites: un à Oshawa au Canada, quatre aux Etats-Unis et deux en dehors de l'Amérique du Nord. Elu sur la promesse de rapatrier aux Etats-Unis les emplois industriels délocalisés, le président américain Donald Trump avait menacé de couper des "subventions" au géant de Detroit.
Outre les économies, GM table sur une stabilisation des ventes de voitures en Chine et aux Etats-Unis, alors qu'analystes et économistes s'accordent, eux, sur une baisse. Mme Barra s'est aussi montrée optimiste sur les discussions entre Pékin et Washington, alors que les tensions commerciales ont renchéri les coûts de l'acier et de l'aluminium, matériaux stratégiques dans l'automobile."C'est un très bon signe que ces discussions soient constructives", a-t-elle déclaré. GM est l'un des groupes les plus vulnérables face à la guerre commerciale que se livrent les deux premières économies mondiales depuis plusieurs mois.

Virage dans le low-cost 

Le constructeur a ainsi décidé de commercialiser dès cette année des voitures low-cost pour les pays émergents et envisage de transformer sa marque Cadillac en constructeur de véhicules électriques haut de gamme pour rivaliser avec Tesla. Les voitures à prix bas, la plupart sous la marque Chevrolet, seront notamment vendues en Chine, en Inde, au Mexique et en Amérique du Sud (Brésil), régions où elles seront également produites.Elles seront exportées dans d'autres pays émergents, mais GM exclut d'en vendre en Europe et aux Etats-Unis. Le géant de Detroit, qui s'est allié avec le constructeur public chinois SAIC, espère produire un peu plus de 2 millions de voitures low-cost par an.
Il est en revanche resté évasif sur les détails concernant les premières Cadillac électriques, ne révélant ni leur lieu d'assemblage, ni la date de début de production. Aucune information n'a filtré non plus sur le type de véhicule que ce sera: une berline, un SUV ou un crossover ? Le groupe de Mary Barra s'était contenté jusqu'ici de fabriquer des voitures électriques sous sa marque Chevrolet (Chevrolet Volt, dont il a décidé d'arrêter la production, et la Chevrolet Bolt), sans rencontrer le succès commercial escompté.

La rédaction avec AFP