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Génial, radin, secret: 9 anecdotes folles sur l'homme qui a créé Ikea

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- - Fabrice Coffrini - AFP

Ingvar Kamprad, le fondateur d'Ikea, est mort ce dimanche 28 janvier à l'âge de 91 ans. Retour sur le parcours de ce Suédois parti de rien qui est devenu l'un des hommes les plus riches du monde avec des meubles à monter soi-même.

Fils de paysans du Småland, province pauvre et pieuse du sud de la Suède, Kamprad est devenu l'un des hommes les plus riches du monde sur une simple promesse à laquelle ont cru des millions de consommateurs: "Une maison de rêve à des prix de rêve".

De Los Angeles à Sydney, de la Laponie à Hong Kong, partout on accueille à bras ouverts ce phénomène, comme par exemple en Corée du Sud où l'ouverture du premier Ikea fin 2014 a provoqué des embouteillages monstres dans la banlieue de Séoul.

Ikea emploie aujourd'hui 190.000 personnes dans le monde et génère un chiffre d'affaires de 38 milliards d'euros. Mais l'héritage de l'empire a fait l'objet d'une âpre bataille entre son fondateur et ses enfants. En 2013, un livre intitulé "Ikea en route vers l'avenir" affirme que ces derniers lui ont contesté les droits de la marque et un pourcentage sur les ventes, réclamant que de 20 à 30 milliards de couronnes (2,1 à 3,2 milliards d'euros) aillent à la fondation familiale.

En retrait depuis quelques années, Kamprad suit néanmoins de près l'extraordinaire succès de sa petite entreprise.

> Vendeur d'allumettes à 17 ans

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L'histoire commence en 1943. Peu intéressé par les études, le jeune Ingvar préfère se lancer dans le commerce à 17 ans. Dans une région où un sou est un sou, il se démène pour vendre moins cher que la concurrence. Des allumettes notamment, qu'il livre à vélo, puis des stylos, cadres, articles de décoration, machines à écrire...

> Son premier catalogue de meubles

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En 1947, il offre ses premiers meubles, fabriqués par des artisans locaux, et quatre ans plus tard diffuse son premier catalogue, aujourd'hui imprimé à 200 millions d'exemplaires.

> Son premier meuble en kit

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En 1956, un employé a l'idée de démonter les pieds d'une table basse (en photo) pour la faire entrer dans un coffre de voiture. Le concept du meuble en kit, plus facile et moins cher à stocker et transporter, va le travailler jusqu'à devenir un art.

> L'acronyme à l'origine de la marque

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C'est aussi un acronyme célèbrissime: IKEA signifie tout simplement Ingvar Kamprad, Elmtaryd (le nom de la ferme familiale) et Agunnaryd (le nom de son village natal), son adresse de l'époque.

> Un premier magasin pour crédibiliser la marque

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Pour contrer l'idée que des meubles aussi bon marché et à assembler soi-même sont de mauvaise qualité, il ouvre un premier magasin dans la petite ville d'Älmhult en 1958 pour les exposer.

> Le premier magasin français en 1981

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Cinq ans plus tard, il lance une expansion internationale effrénée. Ingvar Kamprad est persuadé que la recette peut fonctionner partout: prix bas, chasse aux coûts, standardisation, autofinancement et design scandinave. À partir des années 1970 il conquiert la Suisse, l'Australie, le Canada, la France, les États-Unis, la Russie après la chute du Rideau de fer, l'Asie, le Moyen-Orient. C'est à Bobigny en 1981 qu'Ikea ouvre son premier magasin. Un point de vente transféré en 1986 à Roissy. Le plus ancien magasin d'Ikea encore ouvert est celui d'Evry créé en 1983.

> Son exil en Suisse en 1977

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Les coffres débordent: pionnier de l'optimisation fiscale, Ingvar Kamprad quitte la Suède pour le Danemark en 1973, puis s'installe en Suisse en 1977. La structure opaque du groupe Ikea est un autre héritage de ses qualités d'entrepreneur. Les fonctions exécutives, la stratégie, la conception des produits restent dans le Småland. Mais d'un point de vue juridique et comptable, Ikea se répartit entre fondations et sociétés aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Suisse et au Liechtenstein.

> Son passé trouble dans les jeunesses nazi

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En 1994, un journal révèle les liens du jeune Kamprad avec un groupuscule nazi suédois pendant et après la Seconde Guerre mondiale (en photo une affiche de propagande). Il admet dans une lettre à ses collaborateurs "la plus grande erreur de sa vie", qu'il met sur le dos des accointances national-socialistes de sa famille paternelle, d'origine allemande.

> Le patron aussi riche que radin

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L'homme se réfugie dans sa villa d'Épalinges (Suisse) près des rives du lac Léman, où il vit chichement, en fuyant les médias qui se moquent de sa Volvo hors d'âge et des points sur sa carte de fidélité au supermarché. "C'est dans la nature du Småland, je crois, d'être économe", justifie-t-il dans un rare entretien début mars à la chaîne suédoise TV4. C’est pourquoi il ne voyage qu’en seconde classe ou en classe économique s’il prend l’avion. Il fait ses courses lui-même, achète les produits en promo. Et ce malgré une fortune estimée à 39 milliards de dollars ce qui fait de lui le deuxième ou le troisième homme le plus riche d’Europe. "Si vous me regardez, je pense ne rien porter qui n'ait pas été acheté à un marché aux puces. Je veux montrer un bon exemple". 

Frédéric Bianchi avec AFP