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Google accusé de freiner la création d’emplois en France

La régulation de Google reste à l'ordre du jour. Question : qui peut gérer ce dossier ?

La régulation de Google reste à l'ordre du jour. Question : qui peut gérer ce dossier ? - Jewel Samad - AFP

Un rapport de l’économiste Pascal Perri pointe le modèle économique de Google qui pénaliserait la France de 15.000 emplois dans le e-commerce.

Le dossier sur l’abus de position dominante de Google se nourrit d'un nouveau rapport à charge. L’économiste Pascal Perri publie une étude sur les conséquences du modèle économique de Google sur l’emploi. Dans ce document, l’auteur estime que la régulation du géant de l’internet permettrait la création de 15.000 emplois en France. 

Pour arriver à ce chiffre, l’économiste est parti d’une équation assez simple. En 2014, 1,745 milliard d’euros ont été consacrés à la publicité en ligne dans les moteurs de recherches. Or selon l’Autorité de la concurrence, la part de marché de Google atteignait 90% en 2010, autrement dit 1,57 milliards d’euros.

Un milliard d'euros à rendre au contribuable

Selon l'auteur de cette étude, cette position dominante permettrait à Google de faire payer ses services entre 10% et 40% plus cher qu’il ne le ferait s’il n’était pas dans cette situation. Ces montants sont répercutés sur le consommateur final qui payerait environ 5% de plus que s’il avait acheté ses produits ailleurs. "Nous avons fait un calcul sur 150 produits et quand on les agrège, on arrive à 1 milliard d’euros que l’on pourrait rendre au contribuable", signale l’auteur de l’étude qui estime que le mal est réparable en régulant le géant de l’internet. 

"Je ne dis pas qu’il faut mettre Google sous tutelle, mais qu’il faut tout de même le réguler", a indiqué Pascal Perri ce mercredi 3 juin au micro de Bourdin. "On pourrait par exemple que les offres commercial proposée par Google soit placées à niveau égale avec celles des comparateurs de prix ou des e-commerçants pour que le consommateur puisse vraiment choisir."

La proposition auquel se réfère Pascal Perri fait parti du rapport de 2014 sur la gouvernance d’Internet de la sénatrice Catherine Morin-Desailly. D’ailleurs, plusieurs points de ce document ont été repris par Emmanuel Macron dans sa loi éponyme.

Reste à savoir qui peut réguler Google. La question se pose depuis déjà longtemps sans vraiment trouver de réponse. Mais la commission européenne y travaille.