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Grâce à cet homme, Nike n'a jamais été aussi profitable

Mark Parker est devenu le PDG de l'équipementier sportif il y a dix ans. Sous sa présidence, les ventes ont progressé à un rythme jamais vu. En 2015, les profits de la marque ont crû de 20%.

Les bénéfices de Nike bondissent de 20%. À 785 millions de dollars sur le dernier trimestre, ces résultats, publiés dans la nuit de mardi à mercredi, sont bien meilleurs qu'attendus par les analystes. L'équipementier sportif a en particulier réalisé une excellente performance sur le marché chinois où ses ventes ont grimpé de 24%. Devenu l'incarnation de ce triomphe, le PDG du groupe, Mark Parker, enchaîne les bons résultats depuis qu'il a pris les rênes de l'entreprise en 2006. Portrait.

À première vue, l'homme ne ressemble pas à l'entreprise qu'il dirige, devenu un mastodonte qui a écrasé toute forme de concurrence dans 190 pays. Il est discret, sa voix est douce. Il n'est pas jeune: il est âgé de soixante ans. Il n'est pas "globalisé": cet Américain a commencé sa carrière chez Nike il y a trente ans, comme designer. Il en gardé un souci permanent du détail. 

Dépasser Adidas, même sur le football allemand

Le trait qui le caractérise sans doute le mieux est qu'il ne se repose jamais sur ses lauriers. Sous sa présidence, les ventes de Nike ont progressé de 8,5% par an. Un taux exceptionnel pour un groupe de cette taille.

Mark Parker a été nommé numéro il y a près de 10 ans par Phil Knight, le fondateur de Nike himself. Il a alors défini une nouvelle stratégie. Première nouvelle impulsion: il faut arrêter de raisonner en termes géographique. Un golfeur américain a plus de points communs avec un golfeur indonésien qu'avec un basketteur américain, estime le patron.

Autre choix payant: celui-ci de donner la priorité au football. Dans ce sport, Nike est parvenu à dépasser son concurrent de toujours Adidas, y compris sur ses terres en Allemagne.

Très tôt, le successeur du fondateur décide par ailleurs d'abandonner quasi-totalement la publicité dans les journaux ou à la télévision. Il lui préfère le marketing numérique, afin d'atteindre plus directement le consommateur.

Quand on lui demande comment il conçoit son rôle de PDG, Mark Parker répond qu'il se voit comme "un rédacteur en chef: j'aide mes collaborateurs à améliorer leurs idées, et ils m'aident à améliorer les miennes".

Jean-Bernard Cadier, édité par N.G.