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Energie

Grâce à Tesla, les pendules des Européens ne se dérégleront plus

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Tesla installe en Belgique 140 batteries pour aider à équilibrer le réseau électrique européen. Elles stockent l'énergie excédentaire ou la restitue en cas de déficit de production pour stabiliser la fréquence à 50 Hz. Et ainsi éviter que les pendules se mettent à retarder ou avancer.

Tesla ne fabrique pas que des voitures électriques mais aussi des batteries de moyenne et grande capacité à usage domestique ou industriel. Avec sa gamme PowerPacks, Tesla vise les opérateurs du marché de l'énergie.

En Australie, le constructeur emmagasine, dans ce qui constitue le plus gros ensemble de batteries du monde (100 MW), l'électricité produite par un parc éolien situé à proximité pour la restituer en cas de besoin lorsque le réseau électrique est fortement sollicité et stabiliser la fréquence (50 Hz en Europe) utilisée pour transporter le courant alternatif sur les lignes à haute tension. S’il y a plus de demande d'électricité que d’offre, la fréquence baisse. A contrario, si l’offre est supérieure à la demande, la fréquence augmente.

S'inspirant de ce qu'il a déjà réalisé en Australie mais à une moindre échelle, le fabricant californien installe à Terhills en Belgique une centrale électrique virtuelle doté de 140 batteries d'une puissance totale de 18,2 MW. L'objectif? Contribuer à équilibrer le réseau électrique européen en cas de déséquilibre entre production et consommation, en agissant "100 fois plus vite que les centrales à combustibles fossiles", a tweeté Tesla.

Ses 140 batteries PowerPacks seront chargées en cas de surproduction, et déchargées en cas de pénurie, au lieu d'utiliser des générateurs de gaz et des turbines à vapeur pour compenser les pertes de puissance sur le réseau.

En Belgique, Tesla s'est associé à Restore, une société britannique qui fournit des services d'équilibrage ("grid balancing") aux gestionnaires de réseau de transport européens qui sont interconnectés entre eux et donc, interdépendants. Ces gestionnaires qu'on nomme aussi, "dispatcheurs" sont très vigilants quant à la valeur de la fréquence (50 Hz) du courant électrique dont les variations sont de nature à constituer un danger pour la sûreté du système.

Il y a quelques semaines, en raison d'un souci dans la production d'électricité et de différends politiques entre le Kosovo et la Serbie, la fréquence avait baissé déréglant les radio-réveils, les pendules branchées au réseau électrique et les horloges des fours de toute l'Europe. Grâce (en partie) à Tesla, cela ne devrait plus se produire.

Frédéric Bergé