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Grâce au streaming, le marché français de la vidéo retrouve son niveau d'il y a 10 ans

De plus en plus de personnes paient pour des abonnements musicaux (image d'illustration)

De plus en plus de personnes paient pour des abonnements musicaux (image d'illustration) - Jonathan Nackstrand - AFP

Le marché global de la vidéo, qui additionne ventes physiques et dématérialisés, a progressé de 20,6% l'an passé, permettant au secteur de retrouver son niveau de 2010.

Comme le secteur de la musique en France, celui de la vidéo a sombré dans les années 2000 notamment à cause du piratage et d'une offre légale très insuffisante. Mais comme dans la musique, l'essor du dématérialisé et des plates-formes de streaming dans la vidéo comme Netflix a permis au marché de relever la tête au point de renouer avec une croissance que l'on croyait perdue.

Ainsi, le marché français de la vidéo qui combine ventes physiques (DVD) et ventes dématérialisées à l'acte (VOD) ou par abonnement en streaming (SVOD) est reparti à la hausse depuis 2017.

En 2019, il a progressé de 20,6% à 1,46 milliard d’euros de chiffre d’affaires, selon les chiffres du CNC et de GfK. Il retrouve ainsi à peu près son niveau de 2010 où il se hissait à 1,53 milliard. Le plus bas avait été atteint en 2016 à 961 millions d'euros.

Dématérialisé: de 10% du marché en 2010 à 72% en 2019

Reste que sa composition a bien changé. Si en 2010 le dématérialisé représentait à peine 10% du total, l'an passé il écrase le marché avec 72% du chiffre d'affaires de l'ensemble, soit 1,053 milliard d'euros et une progression annuelle de presque 40%.

Au sein du dématérialisé, ce sont évidemment les plates-formes de streaming (SVOD) qui tirent leur épingle du jeu. Le chiffre d'affaires de ce segment a flambé de 60,4% en 2019 à 813,3 millions d’euros. Et c'est évidemment Netflix qui en profite le plus avec 6,7 millions d’abonnés à fin 2019. Il distance selon l'étude Amazon Prime Vidéo qui ne communique pas le nombre de ses abonnés. Selon le dernier sondage de Vertigo pour le CNC publié en avril dernier, 60% des utilisateurs de SVOD vont sur Netflix contre 28% pour Amazon, 22% pour Disney+ et 21% pour Orange (plusieurs réponses étant possibles).

Les miettes vont à la VOD locative à l’acte (proposée essentiellement par les chaînes de TV à travers des portails comme myTF1VOD) avec 160 millions d'euros et au téléchargement à l'acte (80 millions d'euros, +3%). On notera que le prix moyen payé par les consommateurs français pour un contenu est de 9 euros (achat définitif) et de 4 euros (locatif).

Côté contenus achetés ou loués, ce sont évidemment les films qui tiennent le haut du pavé avec 87% des revenus des plate-formes VOD, ces dernières étant les premières à pouvoir diffuser un film après leur sortie en salle. En streaming, les séries concentrent l'essentiel de la consommation (70%) devant les films (20%) et la jeunesse (3,6%).

Olivier Chicheportiche