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Transports

La grève continue à la SNCF, normalisation du trafic vendredi

La grève se poursuivra vendredi à la SNCF pour la troisième journée consécutive mais l'entreprise publique prévoit un retour progressif à la normale du trafic. /Photo prise le 7 avril 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

La grève se poursuivra vendredi à la SNCF pour la troisième journée consécutive mais l'entreprise publique prévoit un retour progressif à la normale du trafic. /Photo prise le 7 avril 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

PARIS - La grève se poursuivra vendredi à la SNCF pour la troisième journée consécutive, mais l'entreprise publique prévoit un retour progressif à...

PARIS (Reuters) - La grève se poursuivra vendredi à la SNCF pour la troisième journée consécutive, mais l'entreprise publique prévoit un retour progressif à la normale du trafic.

A l'appel de la CGT et de Sud-Rail, les cheminots ont décidé de poursuivre le mouvement - le troisième depuis le début de l'année -, les syndicats ayant déposé des préavis de grève illimitée.

"Je suis obligé d'acter que l'entreprise refuse de discuter", a dit à la presse Didier Le Reste, le secrétaire général de la CGT Cheminots. "C'est pour ça que nous n'avons pas d'autre choix ce soir que de dire à nos organisations de reconduire et de renforcer le mouvement."

Selon une porte-parole de Sud-Rail, la grève est reconduite "au moins jusqu'à demain à l'heure des assemblées générales qui auront lieu le matin ou en début d'après-midi suivant les régions". A la question de savoir si le mouvement s'essoufflait, elle a répondu : "On verra bien, on fera le point chaque jour".

Le trafic ferroviaire est resté perturbé jeudi en France, mais moins que la veille, selon la direction de l'entreprise.

Deux trains sur trois, voire la totalité sur certaines liaisons, roulaient pour les Trains à grande vitesse (TGV) et deux sur trois pour les Trains express régionaux (TER).

Pour vendredi, la SNCF prévoit 90% des trains Transilien en périodes de pointe et dans la journée. Le trafic TER sera de 75% en moyenne sur l'ensemble des régions, celui des TGV de 83%, celui des trains Intercités de 75% et celui de Téoz de 57%.

Le trafic international sera normal sur Eurostar, Thalys, et sur les trains à grande vitesse à destination de l'Allemagne.

La CGT des cheminots et Sud-Rail réclament l'ouverture de négociations immédiates sur les salaires, les effectifs et le démantèlement, selon eux, de l'activité fret.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a appelé jeudi les cheminots à cesser leur grève "inutile".

"UN BEAU GÂCHIS"

Aujourd'hui, il y a "une entreprise qui perd de l'argent, des clients gênés dans leur vie quotidienne", a-t-il dit sur France Info, défendant la position de la direction de la SNCF qui refuse de rouvrir des négociations.

"Cela n'empêche pas qu'après, bien évidemment, on reprenne le dialogue social. Mais il faut choisir : ou on discute ou on fait grève, on ne peut pas faire les deux en même temps", a ajouté le secrétaire d'Etat.

Selon lui, la grève est "plus faible en nombre de grévistes que les grèves précédentes et les trains circulent aujourd'hui plus qu'hier".

Fait inédit, la direction de la SNCF a fait appel à une cinquantaine d'huissiers pour éviter les polémiques avec les syndicats sur le comptage des grévistes.

La SNCF avait recensé mercredi 36,8% de conducteurs en grève et 38,7% des contrôleurs, mais 8,82% de grévistes sur l'ensemble de l'entreprise publique.

Seuls les contrôleurs et conducteurs étaient toutefois appelés à faire grève ce jour-là par la CGT, premier syndicat de l'entreprise, qui revendiquait pour sa part 40 à 43% de grévistes.

Jeudi, tous les métiers de la SNCF étaient concernés par l'appel à la grève, tant pour la CGT que pour Sud-Rail, troisième syndicat. Il y avait 19,65% de grévistes selon la CGT.

Selon la direction, le chiffre global était de 13,85%, à comparer aux 8,82% de la veille.

Les autres syndicats se sont désolidarisés du mouvement, certains jugeant cette grève incompréhensible.

Bernard Aubin, secrétaire général de la CFTC Cheminots, a déploré "un beau gâchis" que cette "'grève par métiers' lancée par la CGT".

"L'action ne pouvait se solder que par un échec annoncé", écrit-il dans un communiqué.

Service France, édité par Sophie Louet