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Grève des transporteurs: les pétroliers en appellent aux forces de l'ordre

Le président de l'Ufip, Francis Duseux, plaide pour une intervention des forces de l'ordre dans la grève des transporteurs de matières dangereuses.

Le président de l'Ufip, Francis Duseux, plaide pour une intervention des forces de l'ordre dans la grève des transporteurs de matières dangereuses. - BFM Business

Le patronat du secteur accuse les conducteurs grévistes d'empêcher les non-grévistes de travailler et réclame l'intervention de la police pour "débloquer" les dépôts.

Les transporteurs de matières dangereuses comme le carburant et le gaz ont reconduit leur grève ce mercredi matin. C'est donc le 5ème jour du mouvement lancé vendredi par la CGT Transports pour des questions de rémunération et de conditions de travail. Jusqu'à maintenant, les effets de la grève se font ressentir dans quelques centaines de stations-service, particulièrement en Île-de-France. Les professionnels du secteur, eux, assurent qu'il n'y a aucune pénurie à ce stade, mais en appellent au gouvernement pour éviter que la situation ne dégénère.

Le patronat des pétroliers dénonce en effet les barrages filtrants mis en place par les grévistes, qui empêchent en partie les non-grévistes de travailler, avec pour effet d'amplifier l'impact du mouvement. La police confirme ces "filtrages" mais affirme qu'il n'y a aucun "blocage". De son côté, l'Ufip, qui représente les pétroliers hors stations de supermarchés, appelle le gouvernement à "prendre ses responsabilités et faire intervenir les forces de l'ordre", sur BFM Business.

Un seul gréviste peut bloquer tout un dépôt

"Il faut respecter le droit de grève, c'est normal, concède Francis Duseux, le président de l'Ufip, mais ceci dit, si on est gréviste, on n'est pas obligé d'empêcher les non-grévistes de travailler. Tout le débat est là: il faut éviter les violences", plaide-t-il.

Selon lui, "les pouvoirs publics, avec lesquels nous sommes en contact permanent, ne souhaitent pas une prise en otage des Français et un blocage complet de l'économie". Or c'est possible avec un tout petit nombre de protestataires. En l'occurrence seulement 50 grévistes sur 350 chauffeurs, d'après le président de la fédération, pour qui "il suffit de mettre un camion en travers d'un rond-point à la sortie du dépôt pour tout bloquer".

Avec cette grève lancée en plein week-end de l'Ascension, la CGT entend pousser le patronat à "négocier" l'insertion dans la convention collective du transport routier de "spécificités" propres aux matières dangereuses. Le syndicat souhaite notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois. Les fédérations FO et CFDT, elles, ne souhaitent pas de "saucissonnage" de la convention collective et ont pris leurs distances avec ce mouvement.

N.G.