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Grève: "plus de 30% de nos entrepreneurs pensent qu'ils vont devoir licencier" s'alarme la CPME

Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris Ile-de-France était invité, ce lundi, sur le plateau de 12H, l'Heure H, pour évoquer la situation des TPE et PME en France, alors que la grève s'éternise.

"Un mouvement jusqu'au-boutiste". Voilà comment Bernard Cohen-Hadad, président de la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) de Paris et de l'Ile-de-France qualifie le mouvement de grève actuel qui ne semble pas trouver de sortie de crise. "Nous avons déjà 50% de nos salariés qui sont en absentéisme parce qu'ils ne peuvent pas venir travailler" explique-t-il. "On a 76% de nos entrepreneurs" qui pensent subir une baisse du chiffre d'affaire. Pire, "on a plus de 30% de nos entrepreneurs qui pensent qu'ils vont devoir licencier à cause de ce mouvement. C'est catastrophique" s'alarme-t-il. "Le coût de la grève, c'est 0,1% du PIB" soit de "300 à 400 millions d'euros".

Pourtant, de nombreux observateurs, à commencer par l'Insee et la Banque de France, n'ont pas encore révisé leurs prévisions, tablant sur un impact économique faible. "C'est la façon dont on analyse la grève comme on a analysé l'effet gilets jaunes. On mélange macro-économie et micro-économie" résume Bernard Cohen-Hadad. "Quand des commerces ferment et des salariés se retrouvent sans emploi, c'est beaucoup de casse, et c'est beaucoup de malheur voire de misère (…) Et ça, on ne peut pas le considérer uniquement sur un graphique ou une base mathématique."

Les coupures de courant, "c'est criminel"

En réalité, l'impact est "surtout parisien et francilien" avec cette grève. "L'effet général économique sera lissé par l'effet national" concède Bernard Cohen-Hadad. "Mais à Paris et en Ile-de-France, qui est la première région économique de notre pays, c'est beaucoup de problèmes, beaucoup de risques et surtout beaucoup de manque à gagner pour les entreprises."

Interrogé sur les coupures de courant volontaires, pilotées par la CGT, le patron n'a pas mâché ses mots. "C'est criminel (...) on enlève de l'électricité et du courant à des hôpitaux, on enlève de l'électricité et du courant à des commerces qui mettent en danger la santé sanitaire d'un certain nombre de clients parce que vous avez des frigos qui n'ont pas forcément des générateurs" affirme-t-il. "Ceci n'est pas acceptable surtout que c'est un service public (…) il doit être assuré à 100%." Et de marteler : "on prend en otage non seulement nos activités commerciales mais aussi des citoyens."

Thomas Leroy