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Guillaume Leblanc: "la Culture doit convaincre Bercy sur le financement de la musique"

Guillaume Leblanc était l'invité d'Hedwige Chevrillon dans le Grand Journal ce 4 février.

Guillaume Leblanc était l'invité d'Hedwige Chevrillon dans le Grand Journal ce 4 février. - -

Le directeur général du Syndicat National de l'édition Phonographique (SNEP) se félicite du rebond du marché de la musique en France en 2013. Mais il a des doutes sur le Centre national de la variété annoncé par le ministère de la Culture.

Le Midem, le marché international de la musique, de Cannes, s'est achevé ce mardi 4 février. Le directeur général du Syndicat National de l'édition Phonographique (SNEP) s'est félicité de la reprise du marché français grâce notamment aux Daft Punk, et à Stromae. Une reprise qui se base "à la fois sur des nouveaux talents et des talents confirmés, donc c'est prometteur", s'enthousiasme Guillaume Leblanc sur BFM Business.

Autre sujet de satisfaction, l'adoption par le Parlement européen ce mardi d'un texte législatif en vue d'harmoniser la gestion des droits d'auteurs en Europe. A terme, cette démarche va faciliter les affaires de plateforme comme Spotify. "Une bonne nouvelle" pour le directeur général du SNEP, notamment pour "le consommateur européen qui va pouvoir écouter les mêmes artistes, un catalogue de 30 millions de titres, qu'il soit en Suède en France ou en Allemagne".

En revanche, le directeur général du SNEP est plus dubitatif sur le projet de Centre national des variétés, annoncé par Aurélie Filippetti jeudi dernier, sorte de Centre national de la musique tel qu'il avait été proposé par le gouvernement Sarkozy, mais remanié, au moins sémantiquement. L'idée: faire de l'établissement public existant, qui subventionne aujourd'hui les concerts uniquement, un outil de soutien à toute la filière musicale. Sur son financement en revanche, la ministre de la Culture n'a livré aucune piste.

Financer la musique en dérivant une partie des taxes qui alimentent le CNC

"Le ministère de la Culture doit prendre ses responsabilités, martèle Guillaume Leblanc. Le projet de Centre national de la musique était une volonté politique forte il y a quelques années, mais il a été abandonné. Aurélie Filippetti tente de le relancer. Nous disons chiche, allez-y, simplement il faut qu'il y ait des financements en face, or c'est très difficile dans le contexte actuel, avec le président Hollande qui réclame 50 milliards d'économie. Donc on est très prudent".

"Le Centre national du Cinéma (CNC) a été très vertueux pour le cinéma français et son écosystème, on souhaiterait faire la même chose. Le Centre national des variétés est une bonne idée. Mais pour ses ressources, c’est à la ministre de convaincre son collègue de Bercy, peut-être en dérivant une partie des taxes qui alimentent le CNC".

Quoi qu'il en soit, "il serait important que la musique enregistrée ait un établissement public, estime le représentant du SNEP, qui rappelle que c'était "une promesse de campagne de François Hollande. La filière a été un peu délaissée par les pouvoirs publics, elle a été la mal-aimée. Ce serait un signal fort, un bel élan pour la filière".

N.G.