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Hadopi: le maigre bilan du gendarme anti-pirate du web

La sanction "coupure de connexion à internet" a été supprimée.

La sanction "coupure de connexion à internet" a été supprimée. - -

La Haute autorité qui est censée lutter contre le téléchargement illégal sur internet présente les principaux chiffres de la riposte graduée ce mercredi 16 juillet. Un maigre bilan: la Hadopi n'a plus que des pouvoirs résiduels.

On avait presque oublié qu'elle existait. La Hadopi, la Haute autorité qui lutte contre le téléchargement illégal sur internet, présente ce mercredi 16 juillet les principaux chiffres de la riposte graduée. Mais si cette institution continue de travailler, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Elle devait être le gendarme anti-pirates. Mais la Hadopi porte un uniforme rapiécé et un pistolet à bouchon comme arme de service. Son budget a été raboté, et ses griffes coupées.

La fameuse coupure de connexion à internet, la menace sur laquelle reposait l'ensemble du dispositif, a été supprimée sans jamais avoir été utilisée. Les pirates risquent au plus une amende de 1.500 euros et les condamnations sont rarissimes.

La peur du gendarme

Mais ce n'est pas l'essentiel. Le principe de la loi Hadopi était de miser sur la peur du gendarme, les fameux mails d'avertissement envoyés aux pirates. 3 millions en tout dont 150.000 le mois dernier, un record. Mais pour quelle efficacité ?

Selon la Haute autorité, la proportion de Français qui fréquentent les sites de peer2peer a significativement baissé depuis sa création. Ce n'est pas l'avis de l'Alpa, le lobby de l'industrie du cinéma, qui signalait récemment une augmentation des pratiques illégales. Téléchargement mais aussi de plus en plus streaming, qui échappe complétement à la surveillance de la Hadopi.

Anthony Morel