La hausse du pétrole mine le modèle économique des compagnies aériennes low cost
Les compagnies aériennes low cost, comme EasyJet ou Ryanair, vont mal. L’une d’entre elle, Windjet, au bord de la faillite, a dû suspendre tous ses vols depuis dimanche 12 août. Puis, mercredi 15 août, c'est au tour d'une autre compagnie low cost, Air Berlin, d'annoncer la vente de huit avions pour réduire sa dette de 300 millions d’euros et soulager ainsi ses finances.
La flambée du prix des barils au cours de cet été a mis à mal ces compagnies aériennes, qui disposent de marges extrêmement réduites pour absorber la hausse de la facture pétrolière.
Ces transporteurs ont, en effet, bâti leur modèle économique sur une optimisation à l’extrême des avions, qui effectuent le maximum de trajets sur une journée. Ils utilisent également des aéroports secondaires, réputés moins chers.
Pendant des années, ces compagnies aériennes ont pu pérenniser leur modèle économique, en utilisant le "yield management". Autrement dit, elles jouaient sur une grille tarifaire différenciée en fonction de la demande et de la date d'achat.
Des économies qui peuvent avoir des répercussions sur la sécurité
Ce modèle a atteint ses limites avec l’augmentation des prix du kérosène. Il est, en effet, impossible pour les compagnies de répercuter cette hausse sur les prix des billets, car leurs tarifs doivent rester attractifs.
Des économies sont donc réalisées sur certains postes de dépenses. Ainsi, Ryanair remplirait au minimum ses réservoirs pour embarquer le moins de carburant. Une démarche qui mettrait alors en jeu la sécurité des vols. D'ailleurs, les autorités espagnoles ont décidé d'ouvrir une enquête en raison d'un incident qui s'est déroulé en juillet. Trois avions de la compagnie Ryanair ont dû être déroutés à cause d'une mauvaise météo. Ces appareils se sont déclarés en danger faute de carburant, et ont demandé à atterrir en urgence à Valence.