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Henri Proglio : "un EPR devrait coûter à terme entre 6 et 8 milliards d’euros"

Henri Proglio, le PDG d'EDF, était au Grand Journal d'Hedwige Chevrillon vendredi 15 février.

Henri Proglio, le PDG d'EDF, était au Grand Journal d'Hedwige Chevrillon vendredi 15 février. - -

Le PDG d’EDF, était sur BFM Business vendredi 15 février. L’occasion d’évoquer les déboires de l’EPR de Flamanville et les négociations du groupe avec le gouvernement britannique sur les tarifs de l’électricité.

3,3 milliards d’euros de résultat net, une dette réduite à 39,2 milliards d’euros. EDF a surpris les investisseurs ce vendredi, avec des résultats annuels supérieurs à leurs attentes, et meilleurs que ceux de ses concurrents. Sur le plateau du Grand Journal de BFM Business, son patron, Henri Proglio, a évoqué l'actualité du groupe.

Sur l’EPR de Flamanville, les surcoûts de plus de 5 milliards d’euros depuis le début de la construction portent les investissements à 8,5 milliards d’euros au total. Mais le PDG d’EDF "assume" : "Une tête de série, sur une technologie totalement innovante, comporte nécessairement des surprises et nécessite des corrections", souligne-t-il.

Il a en outre estimé qu’EDF était désormais à même de chiffrer de manière fiable le prix d’un EPR, qui "devrait coûter, à terme, entre 6 et 8 milliards d’euros", en fonction du terrain où sera installé le réacteur, explique-t-il.

Un consensus sur les tarifs britanniques de l'électricité fin mars

Autre dossier chaud pour l’électricien français : les négociations en Grande Bretagne pour déterminer les futurs tarifs de l’électricité. EDF construit actuellement deux EPR outre-Manche. Son partenaire industriel sur ce chantier, l’Anglais Centrica, a jeté l’éponge cette semaine, mettant en cause le manque de rentabilité du projet.

Henri Proglio reste confiant. Il se félicite qu’EDF soit "le principal acteur du paysage énergétique britannique". Le programme porterait à priori sur quatre à cinq réacteurs de type EPR. Soit, selon lui, "le plus grand investissement industriel jamais réalisé en Grande Bretagne depuis la seconde guerre mondiale".

Quant aux discussions avec le gouvernement britannique sur les tarifs garantis de l’électricité, il assure que "les discussions avancent", et qu’une décision devrait intervenir "à la fin du premier trimestre 2013". "Un prix d’équilibre [qui permettra à EDF de rentabiliser ses investissements] sera trouvé", assure-t-il.

Une fois qu’un consensus aura été défini, EDF vérifiera "la pertinence de cette équation économique" auprès de la Commission européenne. Ensuite, "si les rendements attendus sont compatibles avec les exigences d’EDF, alors il ne sera pas difficile de trouver d’autres investisseurs", pour remplacer Centrica, avance Henri Proglio. Il confie d’ailleurs avoir "déjà plusieurs sollicitations pour participer à ce programme".

N.G.