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Hermès attaque LVMH devant le tribunal de commerce

La devanture d'une boutique Hermès à New York.

La devanture d'une boutique Hermès à New York. - -

Cette fois, c'est devant le tribunal de commerce qu'Hermès conteste la façon dont le numéro un mondial du luxe est monté à son capital. Le sellier multiplie les actions en justice contre son actionnaire.

C'est le troisième dépôt de plainte du sellier à l'encontre de son concurrent depuis qu'il est monté à son capital. Après une action au civil, lancée en 2011, puis une plainte au pénal en 2012, Hermès attaque LVMH devant le tribunal de Commerce de Paris, pour contester la manière dont le numéro un mondial du luxe est monté à son capital. C'est ce qu'indique Les Echos ce mercredi 19 juin, journal lui-même détenu par LVMH.

Dans son texte d'assignation, un document de 40 pages, Hermès parle de "fraude la plus importante de l'histoire du marché boursier français".

Le créateur du carré de soie entend faire annuler les "equity swap", les contrats financiers qui ont permis au numéro un mondial du luxe de monter masqué au capital d'Hermès. La Maison estime que son actionnaire indésirable a eu, dès la conclusion des "equity swaps", le dessein d'acquérir des titres Hermès plutôt que du cash.

Eviter la prescription

Une énième démarche juridique donc, alors qu'une information judiciaire a été confiée à deux juges d'instruction, et qu'une procédure est toujours en cours auprès de l'Autorité des marchés financiers, dont le collège recommande une amende de 10 millions d'euros pour LVMH.

Cette nouvelle action, dont les motifs sont les mêmes que la plainte au pénal, est destinée à se prémunir contre les risques de prescription, explique le sellier. Pour le groupe de Bernard Arnault, il ne s'agit que d'une gesticulation "sans fondement" correspondant à la "stratégie de dénigrement" d'Hermès.

L'annonce par LVMH en 2010 de sa détention de plus de 17% des parts du groupe (il en détient plus de 22% aujourd'hui) a acté le début du bras de fer entre les deux sociétés.

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Nina Godart