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Hermès prudent pour le reste de l'année 2015

Hermès a vu son bénéfice progresser au 1er semestre.

Hermès a vu son bénéfice progresser au 1er semestre. - Liu Jin - AFP

Le groupe de luxe prévient qu'il fait face à des incertitudes. Au premier semestre, son bénéfice a progressé de 17%.

Hermès préfère rester prudent. Le groupe de luxe a signé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 17%, mais reste prudent concernant sa marge pour l'ensemble de l'exercice 2015 qui devrait être érodée par les taux de change. Au cours des six premiers mois de l'année, le bénéfice net du sellier-maroquinier du Faubourg Saint-Honoré s'est élevé à 483 millions d'euros contre 413 millions à fin juin 2014. Le bénéfice opérationnel s'inscrit pour sa part en hausse de 20% pour atteindre 748 millions d'euros, contre 612 millions un an plus tôt.

"Malgré l'impact dilutif des parités monétaires, la rentabilité opérationnelle demeure élevée à 32,5% des ventes, proche de celle atteinte à fin juin 2014 (32,6% des ventes)", souligne Hermès dans son communiqué. Il prévient cependant que pour l'ensemble de l'année 2015, "la rentabilité opérationnelle devrait être inférieure à celle de 2014 (31,5%) en raison de l'impact négatif des parités monétaires".

"Face aux incertitudes, nous sommes toujours prudents. Et le premier semestre est souvent plus léger que le second, notamment en termes d'investissements", a indiqué le président du groupe, Axel Dumas, lors d'une conférence de presse.

Le fabricant des célèbres carrés de soie et des sacs Kelly et Birkin avait déjà annoncé fin juillet des ventes en progression de 20,6% sur les six premiers mois de l'année, à 2,29 milliards d'euros, grâce à la poursuite d'une forte dynamique au Japon et à un effet devises porteur. En Asie - qui représente 49% du chiffre d'affaires du groupe - "il y a des poches de croissance très forte qui restent la Corée, le Japon et d'une certaine façon la Chine continentale, mais Hong Kong et Macao souffrent plus", a détaillé Axel Dumas.

Hermès a par ailleurs une nouvelle fois confirmé "son objectif moyen terme de progression du chiffre d'affaires à taux constants de l'ordre de 8%, malgré les incertitudes économiques, géopolitiques, et monétaires dans le monde". "Nous comptons sur la stratégie à long terme, nous continuons donc à travailler la créativité qui est le nerf de la guerre, à former des gens sur l'artisanat d'exception. Nous continuons de développer notre réseau de distribution, pas forcément pour avoir plus de magasins mais des magasins plus grands pour mieux présenter les gammes de nos métiers", indique Axel Dumas. 

Retour sur la polémique avec Jane Birkin

Il est également revenu sur la polémique visant les sacs en crocodile de la maison, après la demande fin juillet de Jane Birkin de débaptiser les modèles à son nom en raison, selon ses termes, des "pratiques cruelles réservées aux crocodiles au cours de leur abattage pour la production" de ces sacs parmi les plus chers au monde. La chanteuse et actrice faisait référence à une vidéo de l'organisation de défense des animaux PETA, tournée dans des élevages de crocodile au Zimbabwe et au Texas.

"Cette polémique nous a attristé car les images nous ont choqué. Il y a eu beaucoup d'amalgames, des photos ont été prises dans une ferme au Zimbabwe à une époque où on nous n'étions pas en partenariat (avec la ferme), et une ferme au Texas [...] qui n'a jamais fait de sacs", a déclaré le président. "Nous sommes d'accord sur le fait que les meilleures règles internationales doivent être appliquées et nous y veillons, nous avons des chartes souvent supérieures aux normes des pays", a-t-il ajouté.

"Nous gardons notre amitié avec Jane Birkin, nous continuons à nous voir. Il y a eu beaucoup d'émotions de sa part, de notre part, mais nous n'en sommes pas du tout à parler en termes juridiques, pour l'instant on discute, on essaie de lui montrer ce qu'on a fait", a indiqué Axel Dumas sans plus de précisions. En 2014, la maison de luxe avait dégagé un bénéfice net record de 859 millions d'euros et ses ventes avaient dépassé pour la première fois les 4 milliards d'euros. Elle avait décidé d'en faire profiter ses actionnaires en leur versant un dividende exceptionnel pour un coût supérieur de 522 millions d'euros.

D. L. avec AFP