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Heuliez va demander son placement en redressement judiciaire

L'équipementier automobile Heuliez de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, qui est en difficulté financière, va demander jeudi au tribunal de commerce de Niort un nouveau placement en redressement judiciaire, selon une source syndicale. /Photo prise le 13 avril

L'équipementier automobile Heuliez de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, qui est en difficulté financière, va demander jeudi au tribunal de commerce de Niort un nouveau placement en redressement judiciaire, selon une source syndicale. /Photo prise le 13 avril - -

BORDEAUX - L'équipementier automobile Heuliez de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, qui est en difficulté financière, va demander jeudi au tribunal de...

BORDEAUX (Reuters) - L'équipementier automobile Heuliez de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, qui est en difficulté financière, va demander jeudi au tribunal de commerce de Niort un nouveau placement en redressement judiciaire, apprend-on de source syndicale.

Ce dossier est devenu emblématique des difficultés du secteur automobile et fait l'objet d'une bataille politique pour la recherche d'une solution de reprise, partagée entre le ministère de l'Industrie et le conseil régional de Poitou-Charentes, dirigé par la socialiste Ségolène Royal.

Le mandataire provisoire de la société, Me Régis Valliot, en accord avec la direction de l'entreprise, déposera jeudi une demande de placement en redressement judiciaire au tribunal de commerce, lequel devrait rendre sa décision le 11 mai.

"La procédure qui va être engagée a pour but de payer les fournisseurs et les salaires du personnel grâce aux assurances garanties des salaires (AGS)", a indiqué à Reuters Emile Bregeon, délégué CFDT.

"Il y a encore un peu de trésorerie mais à force de toujours payer sans retrouver le chiffre d'affaires nécessaire, ça ne peut plus durer. On nous dit qu'il y aurait une proposition sérieuse d'un repreneur cette semaine. Nous attendons", a ajouté le syndicaliste.

Heuliez, qui emploie environ 640 personnes, avait déjà été placé en redressement judiciaire il y a près d'un an, avant d'en sortir en raison d'un projet de reprise par le groupe Bernard Krief Consulting (BKC), désigné par le tribunal de commerce, mais qui a finalement renoncé.

L'investisseur turc Alphan Manas, candidat privilégié par le ministère de l'Industrie, a finalement proposé de reprendre 15% de l'entreprise avec un apport de 10 millions d'euros, une offre jugée insuffisante.

L'avenir d'Heuliez dépend pour l'essentiel du développement de la Mia, un véhicule électrique qui a été présenté au dernier salon de Genève. Ses autres activités, comme l'emboutissage, ont fortement ralenti ces dernières années.

L'Etat a promis un apport de 10 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et la région Poitou-Charentes s'est engagée à hauteur de cinq millions d'euros dans le cadre d'un pacte d'actionnaires.

Claude Canellas, édité par Thierry Lévêque