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Hinkley Point: Feu vert du conseil d'administration d'EDF

David Cameron en visite sur le site où doivent être construits deux EPR.

David Cameron en visite sur le site où doivent être construits deux EPR. - AFP - Justin Tallis Pool

Le projet est validé par dix voix contre sept. Les deux EPR doivent entrer en service à partir de 2025.

Une majorité du conseil d'administration d'EDF s'est prononcée jeudi en faveur du projet de construction d'une centrale nucléaire à Hinkley Point, en Angleterre, donnant le coup d'envoi effectif de ce chantier controversé de 18 milliards de livres (21,5 milliards d'euros), a-t-on appris de source proche du dossier. Ce projet "représente un atout unique pour les industries française et britannique puisqu'il bénéficiera à l'ensemble des filières nucléaires des deux pays et aux emplois de grandes entreprises et PME du secteur", estime EDF ce jeudi soir dans un communiqué, dans lequel il confirme ce vote favorable.

Sur un conseil ramené à 17 membres à la suite de la démission d'un administrateur hostile à Hinkley Point, dix administrateurs ont voté pour et sept contre, a précisé cette source à l'AFP. Parmi les opposants au projet figurent les six administrateurs salariés ainsi que l'administratrice indépendante Laurence Parisot, vice-présidente du directoire du groupe Ifop, selon la même source.

Les six administrateurs salariés votent contre

Le conseil d'administration, qui s'est réuni toute l'après-midi de jeudi devait statuer sur la décision finale d'investissement qui autorise le PDG Jean-Bernard Lévy à signer les principaux contrats qui lieront EDF au gouvernement britannique, à son partenaire chinois CGN et à leurs fournisseurs. Un feu vert requérait la majorité des votants, et cette étape marque le coup d'envoi de la construction des deux réacteurs EPR projetés à Hinkley Point, qui doivent entrer en service à partir de 2025.

Les six administrateurs salariés avaient fait savoir qu'ils s'opposeraient à ce projet dont le poids financier pourrait, selon eux, menacer la viabilité du groupe détenu à près de 85% par l'État français. Il était attendu que les représentants de l'État votent pour, l'incertitude portant sur les administrateurs indépendants.

Démission de dernière minute

Toutefois, quelques heures avant le début de la réunion, un administrateur proposé par l'État, Gérard Magnin, avait démissionné en raison de son désaccord avec Hinkley Point et la stratégie résolument pro-atome poursuivie par EDF au détriment, selon lui, de la transition énergétique.

Mais pour le groupe comme pour l'État français, le projet est incontournable pour le maintien du savoir-faire et de la crédibilité de la filière nucléaire tricolore, en pleine refonte. Londres est un autre fervent partisan d’Hinkley Point, au cœur de sa stratégie énergétique, et l'annonce du Brexit n'a pas changé la donne.

A.R. avec AFP