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Energie

Hinkley Point: le gouvernement demande un plan d'action avant fin juillet

Le ministre de l'Économie a réagi après la revue à la hausse du coût des deux futurs réacteurs EPR britanniques.

Le gouvernement réagit. Après que EDF a revu à la hausse de plus de 1,8 milliard d'euros le coût des deux futurs réacteurs EPR britanniques d'Hinkley Point (sud-ouest de l'Angleterre) ce lundi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a demandé au PDG d'EDF un "plan d'action rigoureux" avant fin juillet. 

 L'Etat veillera à ce que ce plan d'action permette de "conforter le calendrier du projet" et de "réduire autant que possible l'impact financier de cette réévaluation et d'assurer une maîtrise rigoureuse des risques du projet", a dit le ministre dans un communiqué. 

La construction risque en effet de prendre plusieurs mois de retard par rapport au calendrier initial. "Les coûts à terminaison du projet sont désormais estimés à 19,6 milliards de livres (au cours de) 2015, en augmentation de 1,5 milliard de livres", soit 1,845 milliard d'euros de surcoûts, a précisé EDF dans un communiqué.

Retard de livraison

Selon l'électricien français, le surcoût s'explique par "une meilleure appréhension du design", ainsi que "du volume et du séquencement des travaux sur site et de la mise en place progressive des contrats fournisseurs". Cette révision à la hausse intervient à l'issue d'une "revue complète" du chantier, menée par EDF depuis plusieurs mois.

Par ailleurs, les deux EPR, dont le premier doit être mis en service fin 2025, pourraient être livrés plus tards que prévu. EDF évoque un "risque" de retard de 15 mois pour le premier réacteur, et de 9 mois pour le second. Si ce risque se confirme, cela coûterait "de l'ordre de 0,7 milliard de livres" en plus, soit environ 861 millions d'euros.

Le début de la construction du premier réacteur toujours prévue pour mi-2019

Le groupe a toutefois confirmé que le début de la construction en tant que telle du premier réacteur est toujours prévu "mi-2019", mais il dépend de la finalisation du design définitif de réacteur, prévue fin 2018, "dont le calendrier est tendu", juge-t-il. Le groupe reste "mobilisé sur l'objectif initial de livraison " et sur "l'identification et la mise en place des plans d'actions destinés à réduire les coûts et les risques", assure-t-il.

Après dix ans ans de préparation, le projet de centrale nucléaire Hinkley Point C a été signé en septembre dernier par les autorités britanniques, la compagnie d'électricité française EDF, qui détient deux tiers de la centrale, et le groupe chinois CGN, qui détient le tiers restant. Les travaux ont débuté avec, fin mars, la coulée du premier béton pour la mise en place des premières structures permanentes de la centrale. EDF a déjà signé plusieurs importants contrats avec des fournisseurs, tels que Bouygues, Areva ou General Electric. Fin juin, le contrôleur des comptes britanniques a estimé que le prix garanti pour la construction de la centrale pourrait engendrer un surcoût de 30 milliards de livres sur la facture des consommateurs (34 milliards d'euros).

P.L avec AFP