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HSBC: "Le meilleur moyen de gagner de l'argent c'est d'être hors-la-loi"

Hervé Falciani et son avocat William Bourdon le 2 juillet 2013 durant son audition à l'Assemblée nationale à Paris.

Hervé Falciani et son avocat William Bourdon le 2 juillet 2013 durant son audition à l'Assemblée nationale à Paris. - Kenzo Tribouillard / AFP

Hervé Falciani, l'ex-employé d'HSBC qui a dévoilé la liste des personnalités impliquées dans les montages d'évasion fiscale favorisées par la filiale suisse de la banque sera l'invité jeudi de RMC et BFMTV jeudi. En avant-goût, voilà ce qu'il vient de révéler au quotidien Sud Ouest.

Héros pour certains, opportuniste pour d'autres, Hervé Falciani est certainement le cauchemar de la banque HSBC et de certains de ses clients. Sous mandat d'arrêt international de la Suisse depuis 2009, l'ancien employé de la banque, qui a dérobé des informations confidentielles, est revenu sur sa situation personnelle dans une interview réalisée par le quotidien Sud-Ouest.

"J'envisage de changer de nom"

L'informaticien franco-italien a dérobé en 2007 des fichiers concernant plus de 100.000 clients qui montrent comment la banque a aidé certains d'entre eux à cacher des milliards de dollars pour leur éviter de payer des impôts. Résidant aujourd'hui à Paris où il collabore avec les autorités, il a expliqué son quotidien au journal Sud-Ouest dans une entrevue publiée mercredi.

"On doit penser à se nourrir, à assurer sa sécurité physique lorsque des narcotrafiquants sont dans les clients. Je n'ai plus de téléphone ni de carte bleue. Depuis trois mois, je suis aux Assedic, puisque j'ai quitté mon emploi. Le meilleur moyen de gagner de l'argent aujourd'hui, c'est d'être hors la loi. J'envisage à terme de changer de nom pour reprendre un travail. Pour des raisons de sécurité, je ne vois mes proches que très peu depuis plusieurs années. C'est très dur. Mais on fait ce sacrifice bien volontiers", indique-t-il.

"Il s'agit de mettre des gens face à leurs responsabilités"

Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à voler puis divulguer ces données bancaires il répond: "On défend le bon sens. On ne veut pas cautionner l'injustice qu'il y a dans toute cette impunité. Travailler pour une structure qui se fonde sur l'impunité, à un moment donné, vous voulez que ça change. D'autant qu'il ne s'agit que de partager des faits, de mettre ces gens face à leurs responsabilités. Pas autre chose. C'est un sentiment qui est très commun", explique-t-il.

Audrey Guiraud