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Huawei pourrait licencier aux Etats-Unis et montre les muscles à Monaco

Huawei serait prêt à lancer son OS mobile

Huawei serait prêt à lancer son OS mobile - Nicolas Asfouri-AFP

L’équipementier chinois pourrait tailler dans les effectifs de son centre de recherche outre-Atlantique. En ajoutant les annonces 5G dans la principauté, est-ce deux gifles pour l’administration Trump ?

Toujours sur la liste noire de Wahington dans le domaine de la 5G, Huawei pourrait prendre des mesures de rétorsion sur le sol américain.

Si le géant vend très peu de smartphones et d’équipements télécoms aux Etats-Unis, il dispose d’un important centre de recherche et développement à travers Futurewei Technologies, sa filiale américaine. 850 personnes, réparties dans plusieurs Etats, y travaillent.

Selon le Wall Street Journal, l’équipementier envisagerait de couper dans ses effectifs, des centaines de postes seraient menacées. Des salariés de nationalité chinoise auraient d’ailleurs été invités à rentrer au pays.

Huawei n’a pas réagi à l’article du WSJ mais si l’information se confirme, il s’agirait de la première contre-mesure décidée par Huawei face au boycott de l’administration américaine, une contre-mesure qui touche le domaine sensible de l’emploi.

Mais pour André Loesekrug Pietri, Fondateur de A Capital invité de Good Morning Business sur BFM Business ce lundi matin, cette offensive ne mettra pas la pression sur Donald Trump. « 240.000 créations d’emplois aux Etats-Unis annoncés contre 800 emplois en balance chez Huawei, c’est l’épaisseur du trait. Et ce retrait peut même jouer en faveur de Trump qui entend faire des emplois technologiques, stratégiques, des emplois américains » (voir extrait en-bas de l'article).

Epaisseur du trait

Le symbole pourra néanmoins jouer. Tout comme celui de l’annonce triomphante d’être le partenaire de Monaco Telecom pour sa 5G. Alors que les Etats-Unis appellent ses partenaires au boycott de Huawei, les signatures de contrats se poursuivent et l’annonce de l’ouverture commerciale du réseau 5G dans la principauté est une manière d’afficher le succès du géant chinois en dépit des efforts de Washington.

« Dès aujourd’hui, la Principauté de Monaco devient entièrement connectée en 5G avec Monaco Telecom et Huawei, partenaire technologique de ce lancement commercial sur l’intégralité du territoire », triomphe l’équipementier dans un communiqué.

« Monaco est un territoire peu étendu, ce qui nous permet d'en faire une vitrine dans un certain nombre de domaines, notamment en associant le développement de la 5G à celui de la ville intelligente. Cela pourra servir de modèle pour d'autres opérateurs et États », ajoute à l'AFP le vice-président de Huawei, Guo Ping.

De quoi convaincre encore plus les opérateurs télécoms européens assez réticents à se passer de Huawei dans la 5G, équipementier considéré comme moins cher et plus performant que ses concurrents.

Une étude de la GSMA, un groupement d’industriels qui regroupe la plupart des opérateurs et des fabricants de mobiles de la planète, se passer du géant chinois aura un impact sur les coûts (+55 milliards d’euros) et les délais de déploiements (18 mois).

Selon l’étude, 25% de la population européenne serait couverte en 5G en 2025 en cas d'interdiction, contre 40% sans interdiction, alors qu'environ 55% de la population américaine disposera de la 5G à la même date, en sachant que les Etats-Unis ne sont jamais passés par des équipementiers chinois pour leurs réseaux.

Olivier CHICHEPORTICHE