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Pour Huawei, on peut aimer le PC chinois sans jouer les cyberespions

Ren Zengfei, de passage à Davos, a nié tout pratique de cyberespionnage chez Huawei, au profit de Pékin. A cause de cette suspicion, le groupe reste banni des contrats d'équipement de réseaux d'opérateurs aux Etats-Unis.

Ren Zengfei, de passage à Davos, a nié tout pratique de cyberespionnage chez Huawei, au profit de Pékin. A cause de cette suspicion, le groupe reste banni des contrats d'équipement de réseaux d'opérateurs aux Etats-Unis. - AFP Fabrice Coffrini

Ren Zhengfei, PDG et fondateur du géant chinois des télécoms, nie toute velléité d'espionnage informatique, dont l'accusent pourtant les Etats-Unis. Ce qui ne l'empêche pas d'affirmer son soutien au PC Chinois...

En réaffirmant le "soutien" de Huawei au Parti communiste chinois, son PDG et fondateur, n'a pas forcément rassuré l'Occident qui soupçonne l'industriel des télécoms, d'espionnage au profit de Pékin.

"Nous sommes un entreprise chinoise, nous soutenons assurément le PC et nous aimons notre pays" a affirmé jeudi Ren Zhengfei lors d'une de ses rares intervention publiques. De passage à Davos (Suisse) au Forum économique mondial, il persiste à nier les accusations des Etats-Unis sur les systèmes d'écoute informatique dont seraient dotés ses matériels destinés aux opérateurs télécoms.

"Cela dit, nous ne compromettrons certainement pas les intérêts d'aucun autre pays ou gouvernement, nous respectons à la lettre les lois et réglementations de tous les pays où nous opérons", a-t-il aussitôt ajouté.

Interrogé sur un éventuel usage des équipements de Huawei pour accéder frauduleusement à des systèmes d'information américains, le PDG s'est fait tranchant: "Nous n'avons jamais reçu de demande pareille de notre gouvernement!", a-t-il insisté, assurant que Huawei n'avait de toute façon par les capacités nécessaires pour le faire.

Huawei reste exclu du marché américain des opérateurs télécoms

En dépit de ce plaidoyer, Huawei reste banni du marché américain des infrastructures télécoms pour opérateurs. Mais il ne désespère pas d'y revenir un jour. "Nous n'avons jamais pensé que les Etats-Unis n'étaient pas justes envers nous, je n'ai jamais cru cela", a martelé Ren Zhengfei, arguant que son groupe "pourrait tirer des leçons des Etats-Unis" et de la longue tradition américaine "d'ouverture".

Le groupe s'est également vu interdire l'accès à des projets d'infrastructures en Australie. Une fois encore, la crainte que ses équipements soient utilisés pour de l'espionnage ou des attaques informatiques a inquiété le gouvernnement.

Par contre, L'Europe s'est montrée plus accueillante, Huawei équipant de nombreux réseaux d'opérateurs fixes ou mobiles, en France, en Italie, aux Pays-Bas, notamment.

Fondé en 1987 par cet ancien ingénieur de l'Armée populaire de libération, Huawei est devenu le numéro deux mondial des équipementiers télécoms pour opérateurs, derrière le Suédois Ericsson.

Mais, alors qu'on lui demandait si l'entreprise entretenait des relations avec l'armée chinoise ou le gouvernement, Ren Zhengfei n'a pas explicitement répondu par la négative. "Les gens en dehors de Huawei peuvent se dire qu'il y a, en coulisse, des raisons très spéciales expliquant notre succès (...) Il y a beaucoup d'idées fausses sur Huawei, en Chine comme à l'étranger, mais si l'on travaille dur, notre identité véritable transparaîtra", a indiqué le dirigeant, assurant n'avoir lui-même "rien de mystérieux".

F.Bergé avec AFP