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"Il coûte plus cher aux entreprises de ne pas être écologique que de l'être"

Paul Polman, le président-directeur général d'Unilever, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce 20 mars.

Paul Polman, le président-directeur général d'Unilever, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce 20 mars. - BFM Business

Paul Polman, président-directeur général d'Unilever, explique sur BFM Business ce 20 mars le sens de l'engagement écologique du groupe.

Magnum, Amora, Skip, Fruit d'or, Signal. Voici un minuscule aperçu des marques d'Unilever, le géant des produits de consommation courante. Le groupe vient d'inaugurer un nouveau siège en France, à Rueil-Malmaison, en présence de Laurent Fabius. Un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, grâce notamment aux 4.000m² de panneaux photovoltaïques sur son toit. Sur BFM Business ce vendredi, Paul Polman, le PDG du groupe, a expliqué comment et pourquoi Unilever veut participer à la lutte contre le dérèglement climatique.

Aujourd'hui, "100% des usines Unilever ne produisent plus de déchets", assure son patron. "Nous sommes peut-être la première société à être parvenue à ce niveau, sachant que nous avons quelque 500 usines", se félicite-t-il.

Les produits verts ne coûtent pas plus cher à produire

Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, cela rapporte davantage que cela coûte. "Tout est recyclé ou réutilisé. Cela s'appelle l'économie circulaire. Prenez l'emballage. Souvent, les gens pensent qu'on paie plus pour les produits verts, meilleurs pour la nature. Ce n'est pas le cas. Avec les technologies développées, on a les moyens de faire cela bien".

"L'économie circulaire, cela veut dire qu'on utilise tout ce qu'on a. Aujourd'hui, dans le monde entier, on recycle seulement 10% des emballages. Si on passe ne serait-ce qu'à 50%, les gens vont gagner de l'argent. On peut gagner 1.000 milliards de dollars en réutilisant les emballages", souligne Paul Polman.

Autre exemple de la conscience environnementale du groupe: les déodorants compressés. Une gamme qui promet la même efficacité que les grands formats, mais dans une bouteille de poche. Une innovation qui a nécessité dix ans de recherche, et grâce à laquelle le groupe est devenu numéro un du déo, devant L'Oréal.

On donne le brevet du déo compressé à tout le monde

Mais Unilever ne veut pas garder cet avantage concurrentiel pour lui seul. "C'est tellement important pour l'environnement que l'on donne le brevet à tout le monde", explique le PDG. "Il est très important pour nous que tous nos concurrents les aient, pour garantir qu'on va vivre dans un monde plus durable", ajoute-il.

Paul Polman reste néanmoins avant tout un vendeur, dont le but est de faire rentrer des profits. Mais les deux ne sont pas incompatibles selon lui: "on arrive à un point, dans le monde entier, où ne rien faire pour l'écologie coûte plus que de faire quelque chose". Alors que se tient en décembre la conférence sur le climat, le patron d'Unilever estime que, "le coût pour les entreprises, si l'on ne s'attaque pas aux problèmes profonds de la société, vont augmenter". 

N.G.