BFM Business
Conso

L'hôtellerie-restauration milite pour maintenir les aides de l'Etat en 2021 pour la filière

Sur BFM Business, Roland Héguy, président de l'UMIH, le principal syndicat du secteur, salue les annonces du gouvernement mais estime que le plus dur reste à faire.

Une "délivrance". Roland Héguy, président du syndicat UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, principal syndicat du secteur) ne cache pas sa satisfaction de voir 300.000 cafés et restaurants rouvrir ce mardi en France, de quoi "prendre notre destin en main" même si il y a "encore beaucoup de doutes", explique-t-il sur BFM Business ce mardi.

Car le protocole sanitaire co-construit avec le gouvernement reste sévère et la question est de savoir comment atteindre "le seuil de rentabilité en respectant le protocole", notamment l'espace d'un mètre entre les tables en intérieur ou encore en zone orange, où seules les terrasses peuvent rouvrir.

"La convalescence va être très longue et très dure", affirme le responsable et si les établissements parviennent à réaliser cette année la moitié du chiffre d'affaires de l'an passé, "ça sera un exploit".

Un protocole sanitaire "encore lourd"

Néanmoins, le syndicat salue les dernières annonces du gouvernement: les dispositifs mis en place au début de la crise seront maintenus et élargis pour le secteur jusqu'à la fin de l'année, notamment le Fonds de solidarité et les reports de charges.

"Heureusement parce que autrement il y aurait des milliers et des milliers de défaillances dans les cafés et les restaurant dans l'ensemble du territoire français. C'est vrai qu'avec le gouvernement et avec Bruno le Maire (le ministre de l'Economie, NDLR) on a des points d'étape tous les deux mois pour voir effectivement à quelle vitesse l'activité reprend, sur l'accompagnement du chômage partiel, les exonérations patronales et sur le Fonds de solidarité. On en aura besoin en 2020 et sûrement en 2021", prévient Roland Héguy.

La sévérité du protocole sanitaire est évidemment un frein. Roland Héguy rappelle que sa première version était bien pire, "heureusement qu'on l'a co-construit avec le gouvernement car à l'origine il était injouable. (...) On a pris en compte de trouver un équilibre sur la santé des clients et un équilibre sur l'aspect économique. Il est encore lourd mais il faut espérer que d'ici la fin juin, si effectivement l'épidémie se rétracte, on pourra imaginer qu'il y aura beaucoup plus de souplesse".

Enfin, le responsable confirme que la responsabilité pénale des patrons de cafés et restaurants ne sera pas engagée en cas de contamination d'un client si le protocole sanitaire a été respecté.

Olivier Chicheportiche