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Il faut aujourd'hui trouver une autre solution

Le Premier ministre  ne compte pas laisser Renault Trucks supprimer encore des postes.

Le Premier ministre ne compte pas laisser Renault Trucks supprimer encore des postes. - XAVIER LEOTY - AFP

C'est ainsi que le Premier ministre Manuel Valls a fait savoir au groupe Renault Trucks que le gouvernement s'opposait au plan de suppression de plus de 500 postes, annoncé par Renault Trucks.

L'exécutif n'a pas l'intention de laisser Renault Trucks tailler à nouveau dans ses effectifs sans rien dire. Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé lundi à Lyon qu'il fallait "trouver une autre solution" au plan social annoncé chez le constructeur de poids-lourds Renault Trucks (groupe Volvo), prévoyant 512 suppressions nettes de postes.

"On ne peut pas accepter le plan qui nous a été présenté. Nous suivons très attentivement cette situation avec (le maire de Lyon) Gérard Collomb, (le président de la Région) Jean-Jack Queyranne et (le ministre de l'Economie) Emmanuel Macron en nous disant qu'il faut aujourd'hui trouver une autre solution", a déclaré M. Valls en marge de la signature du contrat de plan Etat-Région.

Le chef du gouvernement s'exprimait alors qu'une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise de Renault Trucks était en cours à Saint-Priest dans la banlieue lyonnaise, pour présenter les détails du plan social annoncé le 28 avril, le deuxième en un an.

Les finances de Volvo s'améliorent

Le projet prévoit la suppression de 591 postes et la création de 79 autres, soit une perte nette de 512 emplois, principalement dans les services administratifs de l'organisation commerciale de Renault Trucks à Saint-Priest et Vénissieux. Le comité central d'entreprise extraordinaire doit durer trois jours.

En mars 2014, le groupe avait déjà annoncé 508 suppressions d'emplois en France, dont 319 dans son fief historique de l'agglomération lyonnaise, sans licenciement sec au final. Ce nouveau plan passe d'autant plus mal auprès du personnel et des syndicats que les finances de Volvo s'améliorent: après des années difficiles en 2012 et 2013, son bénéfice net a presque quadruplé au premier trimestre à 457 millions d'euros, avec des ventes en hausse de 14% (dont +35% pour celles du seul Renault Trucks).

"Aujourd'hui le groupe Volvo gagne de l'argent, il est en train de regagner des parts de marché en France et en Europe, les seuls intérêts des suppressions de poste c'est pour avoir une rentabilité beaucoup plus rapide, c'est ce que demandent les actionnaires", a déploré lundi lors d'un rassemblement en marge du CCE à Saint-Priest (Rhône), Olivier Porret, délégué syndical CFE-CGC.

Un plan boursier?

Environ 200 salariés s'étaient réunis en fin de matinée devant les locaux où se tenait le CCE extraordinaire, "pour dire leur mécontentement face aux annonces de plan social faites par le groupe Volvo", a souligné Eric Freyburger, secrétaire CFE-CGC du CCE de Renault Trucks.

"Notre rôle est de démontrer le côté infondé du plan d'un point de vue économique et les incohérences dans les suppressions organisationnelles qui risquent de mettre en péril l'efficacité commerciale du groupe", a aussi souligné Bernard Fauché délégué central CFDT au CCE. Selon lui et de nombreux représentants du personnel, "il s'agit clairement d'un plan boursier". "Décimer complètement la direction commerciale en enlevant plus de 50% de l'effectif, cela correspond à une contrainte d'économie rapide pour montrer dès 2016 des résultats. On avait les moyens de faire autrement", a ajouté Bernard Fauché.

Selon un communiqué de la CFE-CGC, le groupe Volvo entend supprimer sur le site de Lyon (Saint-Priest) "plus de 420 postes dans le domaine commercial (plus de 40% des effectifs), 65 postes dans les bureaux d'études, 27 postes en comptabilité, 23 postes dans les services support à la production, 33 postes dans la partie informatique" avec "quelques créations de postes" pour "atteindre le chiffre de 512 suppressions nettes".

N.G. avec AFP