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"Il va falloir au moins deux ans pour retrouver un bon niveau d'activité", s'alarme Frédéric Coirier

Sur BFM Business, Frédéric Coirier, co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), revient sur la brutalité de l'arrêt des activités pour les entreprises et sur la nécessité de maintenir les mesures de soutien dans les prochains mois.

Le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) réclame le maintien des aides aux entreprises. "Il faudra que, post situation de crise, les Etats se mettent en situation pour aider les entreprises à repartir quelle qu'en soit la forme", estime ainsi ce mardi sur BFM Business Frédéric Coirier, co-président du METI. 

"Soit ce sont les Etats qui, eux-mêmes, font des baisses de dépenses publiques pour pouvoir investir et accompagner les entreprises, soit ça passera par un endettement (…) ciblé, c'est-à-dire un endettement 'utile' qui permettra d'accompagner les entreprises dans leur relance", préconise-t-il.

Dans son dernier baromètre hebdomadaire, le METI mettait justement en exergue les difficultés des sociétés de taille intermédiaire depuis le début du confinement.

Inquiétude sur la reprise

Frédéric Coirier est également revenu sur la tribune publiée ce mardi par les représentants du patronat allemand, français et italien qui réclament à Bruxelles et aux gouvernements de l'UE des mesures de relance pouvant aller jusqu'à 5% du PIB pendant cinq ans. Frédéric Coirier considère que cette requête n'a, compte tenu de la situation, rien de démesurée.

"Il faut regarder la gravité de la situation", rappelle Frédéric Coirier. "Pour l'instant, on n'en mesure pas encore toutes les conséquences puisque tous les mécanismes d'accompagnement et de soutien sont mis en place" (prêt garanti par l'Etat, chômage partiel, etc.). "La problématique est de savoir à quelle vitesse va repartir le marché".

Et de poursuivre: "La crise "a été très brutale, elle est profonde et elle va durer. (…) L'arrêt a quand même été brutal pendant deux mois: 50% de perte d'activité de fin mars (…) jusqu'à mi-mai. Le redémarrage va être progressif. (…) On anticipe quand même une activité en baisse de plus de 20% sur l'ensemble de l'année 2020. C'est inédit et c'est bien plus fort que 2008. C'est pour cela aujourd'hui je pense que les mouvements patronaux - sans vouloir expliquer leur tribune – s'alarment, parce que ça va être très très impactant sur les comptes des entreprises en 2020", explique-t-il.

"On sait qu'il va falloir au moins deux ans pour retrouver, probablement, un bon niveau d'activité. Ça veut dire que les dispositifs qui ont été mis en place pendant la crise, il va falloir les poursuivre. Peut-être dans des conditions différentes mais on aura besoin d'un PGE (prêt garanti par l'Etat, NDLR) qui puisse aller au-delà d'un an probablement, peut-être même se transformer demain en quasi fonds propres pour que les entreprises qui ont été très affaiblies ne deviennent pas des proies pour les entreprises étrangères. Peut-être faudra-t-il que le chômage partiel accompagne encore un certain nombre de secteurs pendant quelques mois, le temps de retrouver une activité normale", conclut-il.

JCH