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Exclusif: Alcatel-Lucent va relocaliser 200 ingénieurs grâce à Orange

Orange regarde l'effondrement d'Alcatel avec préoccupation depuis de nombreux mois.

Orange regarde l'effondrement d'Alcatel avec préoccupation depuis de nombreux mois. - -

L'entreprise dirigée par Michel Combes a signé deux contrats avec Orange, ce jeudi 17 octobre, qui vont permettre la relocalisation de 200 postes d'ingénieurs. Un signal positif pour un groupe qui prévoit de supprimer 900 emplois en France.

Selon les informations de BFM Business, Alcatel-Lucent, actuellement en difficulté, a décroché deux importants contrats avec Orange.

Les équipes de l'opérateur télécom travaillent depuis plusieurs mois sur ce dossier, mais l'annonce du plan de réorganisation la semaine dernière, portant sur la suppression de 15.000 emplois dont 900 en France, a accéléré les procédures.

"Mais cela se serait fait de toute façon", nous dit une source au coeur des négociations.

En fait ce sont deux contrats qui permettent de ramener à Lannion 200 ingénieurs jusqu'à présent délocalisés en Chine. Le premier porte sur ce que l'on appelle les "small cells", des dispositifs modernes qui permettent de limiter les poses d'antennes.

Le second concerne ce que l'on appelle le "big data", l'analyse des considérables bases de données dont dispose Orange, et notamment l'analyse des données clients

Relocaliser pour une meilleure efficacité

Sur ces deux dossiers, l'entreprise a besoin d'ingénieurs proches des centres de décision, et donc, la première motivation, est bien une motivation d'efficacité opérationnelle, "c'était un des éléments clés du contrat, Orange était visiblement prêt à mettre le prix nécessaire pour que cette relocalisation soit possible".

Il est trop tôt pour évaluer si le ministère du redressement productif est une partie prenante financière ou économique. Arnaud Montebourg a en effet appelé les 4 opérateurs français à faire preuve de patriotisme. Pour lui, les problèmes d'Alcatel pourraient trouver une issue s'ils adressaient "leurs commandes à des équipementiers télécoms européens".

Si l'on ne sait rien d'une éventuelle participation de l'Etat, en revanche, l'idée de faire un geste dans le contexte actuel est évidemment un élément important.

Mais Orange regarde l'effondrement d'Alcatel avec préoccupation depuis de nombreux mois, et sa motivation principale n'est certainement pas de faire plaisir à Arnaud Montebourg. Déjà, sur les activités marine, l'opérateur avait regardé le dossier. Pas question de prendre le risque de se retrouver face au monopole de Huawei.

Efficacité opérationnelle, qualité des ingénieurs, vision stratégique, autant d'éléments qui ont pesé d'un poids égal dans la décision.

Stéphane Soumier