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Le Japon annonce l'arrêt progressif de sa production nucléaire sur 30 ans

Le Japon veut faire tomber sa production d'énergie nucléaire à 0% d'ici les années 2030

Le Japon veut faire tomber sa production d'énergie nucléaire à 0% d'ici les années 2030 - -

Le gouvernement japonais a confirmé, vendredi 14 septembre, que le pays allait sortir du nucléaire d'ici les années 2030. Le Japon ne construira plus de nouvelle centrale et arrêtera les réacteurs existants après 40 ans d'activité.

C'est un virage à 180 degrés. Le gouvernement japonais a annoncé aujourd'hui l'arrêt progressif de sa production nucléaire d'ici "les années 2030". Le Japon devient ainsi le troisième pays, après l'Allemagne et la Suisse, à faire part de son intention de stopper ses réacteurs depuis la catastrophe du 11 mars 2011 à Fukushima, qui hante encore la population nippone.

Le pays du Soleil-levant a édicté trois principes pour parvenir à cet objectif: ne plus construire de centrale nucléaire, arrêter les réacteurs existants après 40 ans d'activité et, enfin, n'accepter le redémarrage des tranches suspendues qu'après des examens de sécurité menés par une autorité ad hoc. Avant l'accident, la production nucléaire représentait près de 30% de la consommation d'électricité et les autorités prévoyaient d'augmenter cette part à 53% d'ici à 2030.

Mais Fukushima a évidememment refroidi ces ambitions. Surtout, cette castastrophe a créé un fort sentiment anti-nucléaire au sein de la population japonaise.

En conséquence, la production nucléaire a fortement baissé depuis l'accident et seuls deux des 50 réacteurs sont actuellement en activité, dans le centre du Japon. Les 48 autres sont arrêtés, soit à cause d'un séisme soit en raison des mesures de sécurité supplémentaires exigées par les autorités après l'accident.

Des obstacles au lancement de ce programme

Mais les compagnies d'électricité, soutenues par une bonne partie des milieux d'affaires, réclament à cor et à cris de pouvoir redémarrer des tranches arrêtées. Elles doivent, en effet, faire tourner leurs centrales thermiques à plein régime pour compenser le manque énergétique et doivent donc importer massivement des hydrocarbures, ce qui a plongé la balance commerciale dans le rouge.

Les autorités risquent donc de faire face à d'importantes oppositions avant de parvenir à l'objectif qu'elles viennent de fixer.

BFMbusiness.com et AFP