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"Je n'ai jamais dit qu'on allait partir de France" assure le DG de Carmat

Carmat dément toute intention de quitter la France

Carmat dément toute intention de quitter la France - THOMAS SAMSON / AFP

La société Carmat, qui développe un coeur artificiel total, a démenti vouloir quitter la France. Elle précise qu'elle n'a "jamais parlé d'autre chose que d'enrôler des patients à l'étranger", en plus de son activité dans l'Hexagone.

Ce mardi, les dirigeants de Carmat, société française qui développe un coeur artificiel total, ont mis les choses au clair. Ces derniers ont catégoriquement démenti toute intention de quitter la France, disant espérer une reprise rapide d'un essai clinique crucial, suspendu depuis le décès d'un cinquième patient à la mi-octobre.

"Je n'ai jamais dit qu'on allait partir de la France", a affirmé le directeur général de Carmat, Stéphane Piat, lors d'une conférence de presse organisée à Paris, dans la foulée de la présentation des résultats annuels de la start-up. "Nous n'avons jamais parlé d'autre chose que d'enrôler des patients à l'étranger", en plus de la France, et non de délocaliser la société, a-t-il assuré. L'objectif de Carmat, qui collabore actuellement avec l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), est toujours de "reprendre le plus vite possible l'essai clinique" en France, a-t-il insisté.

Un appel au ministère de la Santé 

Dans un entretien au Parisien le 6 février, où Stéphane Piat déplorait notamment des "blocages" d'ordre réglementaire pour l'innovation en France, nombre d'observateurs avaient vu une menace voilée de Carmat de quitter la France, pour les États-Unis entre autres. "Beaucoup de mes propos manquent dans la retranscription de l'article", a expliqué le dirigeant ce mardi. Il a salué le travail de l'ANSM, "qui fait des choix difficiles", et a estimé qu'il fallait "respecter" les règles de chacun, tout en réitérant son appel pour "plus de pragmatisme sur l'innovation de rupture". Les dirigeants de Carmat espèrent faire passer ce message quand ils seront reçus au ministère de la Santé "d'ici dix jours", a précisé le président de la société, Jean-Claude Cadudal.

Le nouvel essai clinique de Carmat qui, en cas de succès, doit lui ouvrir les portes du marché européen, avait débuté en août avec l'implantation d'un premier patient en France. Mais il a été suspendu à la mi-octobre après son décès, l'ANSM ayant exigé davantage d'informations et des mesures supplémentaires de la part de la société pour garantir au maximum la sécurité des patients. Selon Carmat, son dernier patient est décédé 47 jours après avoir été implanté en raison d'une "mauvaise manipulation" de sa part en remplaçant les batteries de son coeur artificiel.

La société développe un coeur artificiel total pour des patients en insuffisance cardiaque terminale, qui n'ont plus que quelques jours ou semaines à vivre, et pour lesquels il n'y a pas de greffe disponible. Le but ultime du projet est d'être une alternative de long terme à la greffe.

P.L avec AFP