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Jeux olympiques: pourquoi Los Angeles a accepté le deal du CIO

Eric Garcetti, le maire de Los Angeles, en compagnie du président du CIO Thomas Bach et de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Eric Garcetti, le maire de Los Angeles, en compagnie du président du CIO Thomas Bach et de la maire de Paris Anne Hidalgo. - Fabrice Coffrini - AFP

La métropole américaine a finalement consenti à organiser le prestigieux événement en 2028, alors qu’elle visait 2024. En grande partie pour des raisons financières.

Comme attendu, Los Angeles a trouvé un accord avec le Comité international olympique pour l'organisation des Jeux olympiques de 2028, ouvrant ainsi la voie à Paris pour ceux de 2024. Le tout au terme d'une partie de billard à trois bandes qui n'aura finalement fait que des gagnants. 

Premier d'entre eux: le Comité international olympique (CIO), qui aura réussi à ménager les différentes sensibilités et aura, selon les termes de son président Thomas Bach, conservé les "deux excellentes candidatures encore en lice". Et ce dans un contexte global d’austérité budgétaire, où les prétendants sérieux à l’organisation des Jeux ne se bousculent pas.

Paris, qui organisera la compétition cent ans après la dernière édition tricolore, apparaît évidemment comme le deuxième gagnant de l’opération. Cette victoire permet notamment de rayer le douloureux échec de 2012, d’autant que la capitale parisienne avait fixé un ultimatum au CIO, menaçant de ne pas présenter sa candidature pour les JO de 2028.

Une contribution plus élevée du CIO

Los Angeles, enfin, bénéficie d’une visibilité inédite pour organiser l’évènement. Et a désormais toute latitude pour optimiser l’opération, notamment d’un point de vue financier. Car l’accord passé avec Paris et le CIO pourrait prévoir des avantages non négligeables.

D’abord, la contribution versée par le CIO à Los Angeles sera plus importante, car celle-ci augmente traditionnellement tous les quatre ans. Le comité d’organisation de Paris 2024 devrait ainsi toucher environ 1,7 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), contre 1,4 milliard pour Rio en 2016 ou 1,2 milliard pour Londres en 2012. La deuxième ville des États-Unis peut, elle, espérer une contribution à hauteur de 1,8 milliard.

Des partenariats sur une plus longue durée

D’autre part, selon un bon connaisseur du dossier, Los Angeles a négocié avec le CIO de pouvoir utiliser certains droits commerciaux pendant une période plus longue qu’à l’accoutumée.

Concrètement, les partenaires des JO peuvent se diviser en deux catégories. D’un côté, les "Top sponsors", (une entreprise par secteur d’activité) qui disposent de droits leur permettant d’utiliser l’image des JO comme ils l’entendent, et partenaires du comité international.

De l’autre, les sponsors dits "domestiques", différents des partenaires ayant soutenu le projet de Paris ou de Los Angeles. Une fois le comité de candidature transformé en comité d’organisation, ces derniers bénéficieront de droits à l’appréciation de la ville organisatrice, et devront éviter d’entrer en conflit avec les Top sponsors. Paris espère en tirer 1 milliard d’euros quand, à titre de comparaison, Tokyo, qui organisera les JO de 2020, table sur 2,7 milliards.

Ce sont ces partenariats que Los Angeles pourrait nouer sur sept à huit années, au lieu de cinq traditionnellement. Et qui pourraient donc rapporter bien plus à la ville américaine.

Enfin, et même si cela ne représente pas l’essentiel des revenus des villes organisatrices, Los Angeles bénéficiera de plus de gains supplémentaires issus du merchandising, les comités d’organisation gérant l’attribution de licences pour les produits dérivés.

Le budget de Paris 2024

Le comité de candidature de Paris 2024 table sur un budget global de 3,8 milliards d'euros, répartis ainsi:

> 1,3 milliard issus de la contribution du CIO

> 1 milliard de partenariats domestiques

> 1 milliard issus de la billetterie

> 500 millions d'autres revenus (merchandising, etc.)