BFM Business
Culture loisirs

Konami, l'éditeur de jeu vidéo qui fait vivre l’enfer à ses salariés

Stand de l'éditeur de jeux vidéo japonais Konami à Los Angeles, le 16 juin 2010.

Stand de l'éditeur de jeux vidéo japonais Konami à Los Angeles, le 16 juin 2010. - David McNew - Getty Images North America - AFP

Il ne fait pas bon travailler chez l'éditeur de jeux vidéo japonais. Selon des témoignages recueillis par la presse nipponne, les salariés sont traqués, mutés du jour au lendemain ou licenciés pour un "like" sur Facebook...

C'est ce qu'on appelle un grand déballage. Le très sérieux quotidien économique Nikkei (qui s'apprête à racheter le Financial Times) dévoile les coulisses de l'éditeur de jeux vidéo japonais Konami, autrefois leader de son industrie avec des jeux comme Metal Gear ou Silent Hill.

Et ses révélations font froid dans le dos. Surveillance à outrance, humiliations... Les conditions de travail y sont désastreuses. Chez Konami, les pauses-déjeuner sont chronométrées et en cas de dépassement, le nom du contrevenant est publiquement affiché. Les moindres déplacements sont traqués grâce à des caméras de surveillance omniprésentes. Les employés de l'éditeur de jeux n'ont plus d'adresse e-mail personnelle, mais une adresse composée de chiffres et de lettres qui change tous les deux ou trois mois.

Virés pour un "like" sur Facebook

Plus lourd de conséquences encore: les mutations. A défaut d'être licencié, un cadre de l'entreprise peut se retrouver du jour au lendemain au plus bas de l'échelle. Une humiliation dont ont notamment été victimes des développeurs de jeux nommés du jour au lendemain agent de sécurité ou homme/femme de ménage...

Et il en faut peu pour être condamné. Plusieurs salariés ont été licenciés ou mutés après avoir ajouté un simple "like" sur Facebook au commentaire d'un de leur collègue annonçant son départ de l'entreprise.

Mais pourquoi, diable, cette entreprise nippone mise-t-elle sur une telle politique managériale? En fait Konami va mal. Ses jeux autrefois incontournables marchent moins bien. Du coup, la société opère un virage stratégique en direction des jeux sur mobiles, beaucoup plus rentables. Et nécessitant moins de personnel que les jeux sur consoles... Cette stratégie vise donc à dégoûter le maximum de collaborateurs de poursuivre l'aventure. Reste à savoir si ceux qui resteront auront gardé la même motivation, lorsque le "dégraissage" aura été mené à bien.

Isabelle Gollentz