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L'agriculture "ne change pas au rythme des tweets" critique Christiane Lambert (FNSEA)

La présidente du premier syndicat agricole de France est revenue sur les critiques contre l'agriculture intensive et l'utilisation de pesticides en France. "Il y aujourd'hui des demandes différentes en direction de l'agriculture. Nous l'avons entendu, nous sommes au travail" assure-t-elle, rappelant la necéssité du temps long dans ce secteur.

L'agriculture française sous pression. Invitée sur le plateau de Good Morning Business, ce mercredi, la présidente de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, est revenue sur les attentes de nombreux consommateurs envers l'agriculture, notamment sur la réduction des pesticides ou de l'agriculture intensive. "Il y aujourd'hui des demandes différentes en direction de l'agriculture. Nous l'avons entendu, nous sommes au travail. Et c'est la FNSEA qui le porte plus que tout autre" assure-t-elle, alors que le Salon de l'Agriculture ouvre ses portes le weekend prochain.

Face aux critiques, et parfois aux violences, le syndicat entend reprendre la main. "Il est normal que les militants, qui militent, parlent de ce qu'on ne fait pas, à nous de parler de ce qu'on fait" poursuit Christiane Lambert. "Il y a ceux qui voudraient que la FNSEA soit la vieille FNSEA qui ne change pas et sur laquelle on tape dessus copieusement. Et puis il y a ceux qui regardent objectivement que, oui, les choses sont en train de changer. Au milieu de tout cela, il y a des militants qui militent, des ONG qui sont virulentes de plus en plus puisque les rapports sont violents, y compris sur les réseaux sociaux."

"La sécurité pour les agriculteurs"

Et de rappeler que "l'agriculture, c'est une activité de temps long (…) il faut neuf mois pour faire pousser un blé, il faut neuf mois pour faire un veau, on ne change pas au rythme des feux rouges ou des tweets comme certains voudraient mais on évolue et on a déjà des résultats" assure-t-elle.

Sur la question précise du glyphosate, la présidente de la FNSEA rappelle la difficulté pour les exploitations de s'en passer, malgré la promesse présidentielle. "Le temps scientifique ne s'accorde pas bien avec le temps politique" explique-t-elle. "Pour certains cas", il n'y a pas de solutions de remplacement, assure Christiane Lambert. Pour les autres, "il y aura des surcoûts" prévient-elle.

Elle a en revanche, appelé à "la sécurité pour les agriculteurs", parfois pris à parti. "Il y a eu des exploitations agricoles brûlées, des bâtiments brûlés" explique-t-elle. "Des abattoirs qui ont été tagués, il y a des intrusions dans les élevages, il y a aussi de la dégradation sur du matériel agricole par des gens qui s'érigent en donneur de leçons en disant : 'voilà les agriculteurs, ce que vous devez faire, ce que vous ne devez pas faire. Ça, ce n'est pas acceptable".

Thomas Leroy