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L’Algérie au capital de PSA pour sauver le constructeur ?

Selon La Tribune.fr, L'Algérie pourrait entrer au capital de PSA

Selon La Tribune.fr, L'Algérie pourrait entrer au capital de PSA - -

Selon une information révélée par La Tribune.fr, l’idée d’une participation de l’Algérie au capital de PSA-Peugeot Citroën ferait son chemin et pourrait même être évoquée par François Hollande lors de sa visite en Algérie les 19 et 20 décembre.

Face à la crise qui frappe de plein fouet le marché automobile, la Tribune.fr annonce qu’Alger pourrait entrer au capital de PSA qui connaît quelques difficultés dans l’élaboration de son plan de restructuration. « L'idée d'une participation algérienne commence à faire son chemin entre la France et l'Algérie », écrit le site Internet. Cette idée pourrait même être évoquée lors de la visite d'Etat de François Hollande la semaine prochaine, les 19 et 20 décembre. Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial du président de la République en Algérie fin novembre a indiqué mercredi que l'avenir de PSA n'avait jamais fait l'objet de discussions entre lui et les autorités algériennes. Mais mercredi soir, le titre PSA a bondi en bourse (+10,02% à 5,423 euros).

« Pas contre des usines en Algérie si on garde les usine françaises »

Pour les syndicats, si cette idée est neuve, elle ne les effraie pas. Mais ils restent assez prudents. « La famille Peugeot est française à 100% et c’est elle qui licencie à tour de bras aujourd’hui en France. Ce sont eux les fabricants de chômeurs, explique ainsi Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT de l'usine PSA-Aulnay. Les actionnaires, peu importe leur nationalité. Ce que nous demandons, c’est que les dividendes servent à garantir les emplois et non pas à licencier. Je ne suis pas contre des usines Peugeot en Algérie si on garde en activité les usines françaises. Mais à chaque fois les patrons délocalisent à l’étranger pour licencier en France et ça, c’est inacceptable ».

« Peugeot a besoin de cash »

Pour les spécialistes, si cette idée d’une entrée de l’Algérie au capital de PSA n’est qu’une rumeur pour le moment, cela montre surtout les besoins de trésorerie de la famille Peugeot. « Pour l’instant cette entrée au capital de PSA par l’Algérie n’est qu’une rumeur, indique Bernard Jullien directeur général du réseau international Gerpisa (Groupe d’étude et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’Automobile). Ce que cela indique, c’est que Peugeot a besoin de cash et qu’il y a des propositions qui commencent à arriver. PSA a beaucoup de crainte pour les années 2013 et 2014, que la solution de l’Etat français n’est désirée ni par la famille ni par le management et que par conséquent des alternatives sont recherchées. Sans doute que des investisseurs ont levé le doigt pour dire qu’ils étaient intéressés ».

« Une volonté d’Alger de diversifier le marché »

« On a un constructeur français, Renault, qui est positionné là-bas et il peut y avoir de la part d’Alger la volonté de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, rapporte Bernard Julien. Le marché automobile décolle largement au profit des Français qui sont les opérateurs les plus puissants. Il y a aussi une volonté de l’état algérien de ne pas livrer un marché intérieur en expansion à des constructeurs qui seront presque nécessairement français, sans en retirer de contrepartie ».

Le titre de l'encadré ici

L'Algérie, Renault et PSA|||

Alger a déjà signé fin mai un accord-cadre avec l'autre constructeur automobile français Renault pour la construction d'une usine dans le pays.
En Algérie, PSA est une marque très populaire, qui arrive en deuxième position dans le classement des constructeurs, derrière Renault.

Tugdual de Dieuleveult avec A. Manoli