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Energie

L'Algérie relance ses explorations de gaz de schiste

Afin de "garantir l'avenir en matière énergétique", l'Algérie a décidé de reprendre ses explorations de gaz de schiste. (image d'illustration)

Afin de "garantir l'avenir en matière énergétique", l'Algérie a décidé de reprendre ses explorations de gaz de schiste. (image d'illustration) - David McNew - Getty Images North America - AFP

Le Premier ministre algérien a demandé au groupe pétrolier public Sonatrach de reprendre l'exploration du gaz de schiste, suspendue après des manifestations d'habitants et de défenseurs de l'environnement.

"Il est temps que Sonatrach exploite toutes ses énergies au service de l'entreprise et du pays", a déclaré, dimanche 1er octobre, le Premier ministre algérien lors d'une visite à la raffinerie d'Arzew (ouest). Ahmed Ouyahia a notamment "encouragé" les dirigeants du groupe pétrolier détenu à 100% par l'État algérien, à "investir dans le domaine du gaz de schiste".

En 2015, des manifestations d'opposants à l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste s'étaient multipliées à In Salah, localité située dans le désert du Sahara, à 1.500 kilomètres au sud d'Alger, où la Sonatrach avait effectué avec succès son premier forage exploratoire fin décembre 2014.

Les craintes des habitants ignorées 

Les habitants craignaient les conséquences sur l'environnement de la méthode d'extraction du gaz de schiste, la fracturation hydraulique. Ce procédé, qui consiste à créer des fissures et à y infiltrer de grandes quantités d'eau mélangée à des produits chimiques, pour permettre l'extraction de gaz capturé dans la roche, est très controversé.

La fracturation hydraulique a été interdite dans certains pays comme la France. Aux États-Unis, grand exploitant des gaz de schiste, l'Agence de protection de l'environnement avait conclu dans un rapport publié fin 2016 que cette méthode d'extraction peut avoir un effet négatif sur la disponibilité et la qualité des ressources en eau.

L'État mise sur cette ressource pour augmenter son budget 

L'Algérie compte énormément sur ses ressources en gaz de schiste -qui seraient les quatrièmes au monde, selon plusieurs études- pour compenser la baisse des prix des hydrocarbures "classiques", principale ressource du budget de l'État.

L'Algérie table sur l'équivalent de 26 milliards d'euros de recettes provenant de ses ventes d'hydrocarbures en 2017. Avant la chute des cours de l'or noir, ces recettes dépassaient 55 milliards d'euros. 

Face à la chute des recettes pétrolières, le pays a été contraint de puiser ces dernières années dans ses réserves de devises, qui ont fondu de moitié en trois ans, et peine à contenir son déficit budgétaire (13,7% du PIB en 2016).

A.M. avec AFP