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L’Alliance Renault-Nissan reste 1er constructeur mondial

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- - Kazuhiro NOGI / AFP

L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi creuse même légèrement l’écart avec Volkswagen.

C’est sans doute l’ultime victoire de Carlos Ghosn, mais elle vient marquer le succès du modèle industriel mis en place au sein de l’Alliance. Car c’est bien la dynamique de Renault qui cette fois porte l’ensemble, après de longues années de dynamique Nissan.

Le constructeur japonais est même en baisse de 2,8% sur un an, encore touché en début d’année par les répercussions d'un premier scandale sur les procédures d’homologation de ses voitures (la direction de Nissan dit d’ailleurs que c’est la révision générale des procédures de contrôle réalisée à cette occasion qui a « libéré la parole » du « lanceur d’alerte » qui accuse Carlos Ghosn), Nissan a subi un recul de 6% aux Etats-Unis sur fond de ralentissement du marché et de 12% en Europe. La performance en Chine reste solide (+2,9%) et même remarquable dans un marché en difficulté, mais elle ne suffit pas à rattraper l’ensemble.

Mais cette baisse générale de Nissan est plus que compensée par la progression de Renault, nouveau record de ventes, à 3,88 millions de véhicules (+3,2%), essentiellement due au succès des modèles de Dacia et à l'intégration du russe Avtovaz. Mitsubishi Motors, enfin, pour sa première année pleine au cœur de l’Alliance, a connu un bond de ses ventes dans le monde de 18%, à 1,22 million d'automobiles, selon un porte-parole contacté par l'AFP.

L'ensemble revendique donc un total de 10,76 millions de véhicules, contre 10,6 millions en 2017.

L'obsession des volumes

En face, Volkswagen, maison mère de douze marques automobiles dont Audi, Porsche, Seat, Skoda, avait fait état plus tôt dans le mois d'un nouveau record à 10,83 millions de véhicules (+0,9%), ce qui reste un exploit quand on se souvient de l’impact du scandale des moteurs diesel révélé à l'automne 2015.

La sortie accélérée du Diesel reste d’ailleurs un défi à gérer pour le groupe, et pourrait compromettre sa deuxième place en 2019. Car Toyota, qui a dominé sans partage la scène mondiale sur les années 2008-2015, reste dynamique : 10,59 millions de voitures vendues (+2%), avec l'ensemble de ses marques : Toyota, luxe Lexus, mini-véhicules Daihatsu et poids lourds Hino (sans les poids lourds Toyota est à 10,36 millions de véhicules et prévoit 10,76 millions en 2019.

La question des volumes reste une question centrale, elle était l’obsession de Carlos Ghosn depuis plusieurs années : « ce n’est pas une religion, c’est du pragmatisme » nous disait-il, « aujourd’hui l’industrie donne une prime aux géants du fait de l’utilisation de plateformes communes et de la capacité que nous avons de construire des véhicules différents sur une même chaîne, permettant de dégager des ressources pour les investissements d’avenir ». Or les défis et les besoins d’investissements sont considérables pour l’industrie automobile. Un argument de poids pour maintenir l’alliance en l’état

La rédaction