BFM Business
Culture loisirs

L’antiterrorisme ne fait pas les affaires du PMU

Les nouvelles règles anti-financement du terrorisme n'arrangent pas le PMU.

Les nouvelles règles anti-financement du terrorisme n'arrangent pas le PMU. - Caroline et Louis Volant - Flickr - CC

Les mesures de limitation des échanges en cash, annoncées pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme n'arrange pas du tout le PMU.

A compter du 1er septembre prochain, il ne sera plus possible de payer en liquide au-delà de 1.000 euros, contre 3.000 aujourd’hui. Une mesure annoncée la semaine dernière par le ministre des Finances Michel Sapin, figurant parmi un arsenal contre le financement du terrorisme. Mais cela ne fait visiblement pas les affaires du PMU.

Tout simplement parce que les turfistes ont l’habitude de parier en cash, et pas en carte bancaire. Tout particulièrement sur les champs de course lorsqu'ils jouent directement depuis les hippodromes. Et quand ils gagnent, ils veulent être payés en liquide.

En 2010 déjà, le gouvernement avait ramené le seuil de paiement en liquide de 5.000 à 3.000 euros et le PMU aurait perdu alors 250 millions. L'opérateur, qui finance la filière hippique française craint que le phénomène se répète à nouveau, alors même que les paris hippiques sont en baisse depuis deux ans.

Discret lobbying auprès de Bercy

C’est pourquoi il fait un discret lobbying auprès de Bercy pour obtenir une dérogation à la règle des 1.000 euros d’ici à début septembre pour ne pas effrayer les parieurs.

L’Etat n’a pas forcement intérêt à voir ces paris baisser. Le fisc récupère en effet en taxes diverses plus de 10% des 10 milliards d’euros d'enjeux annuels des 6 millions de parieurs, soit un milliard qui va chaque année dans les caisses de l’Etat.

En 2013, le PMU, groupement d'intérêt économique à but non lucratif, placé sous la tutelle de deux ministères, a reversé plus de 9% de son chiffre d'affaires à l'Etat. Soit près de 80 millions d'euros. Dur de s'en passer au moment où l'on veut réduire le déficit budgétaire.

> 6 millions de parieurs

> 12 devenus millionnaires en 2013

> 45,1 millions d'euros gagnés en 2013

> 8 millions d'euros pour le gain le plus important

> 1er opérateur de paris en Europe

> 854 millions d'euros de bénéfices en 2013

> Sur 10,4 milliards joués, 9,6 sont des enjeux hippiques

BFM Business