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L'automédication, un moyen de résorber le trou de la Sécu?

Les industriels du médicament sans ordonnance préconise de proposer plus de molécules en automédication.

Les industriels du médicament sans ordonnance préconise de proposer plus de molécules en automédication. - Gatis Gribusts - Flickr - CC

Les Français trouvent normal de payer les médicaments sans ordonnance plein tarif, selon une étude. Pour les industriels, plus d'automédication permettrait à la Sécurité sociale d'économiser plus de 500 millions d'euros par an.

La Cour des comptes a épluché les dépenses de la Sécurité sociale et s'apprête à publier son rapport annuel ce mercredi. D'après les premières indiscrétions, le déficit de l'Assurance maladie a encore dérapé en 2013. 

Ce même jour, l'Afipa publiera une étude commandée à Opinion Way dont les conclusions jettent un pavé dans la mare. L'Association des industriels qui produisent et commercialisent des médicaments sans ordonnance propose de rendre plus de médicaments accessibles en automédication pour réduire les dépenses de l'Assurance maladie. 

Selon cette enquête parue ce 17 septembre à l'occasion d'un forum sur l'automédication et révelée par BFM Business, 54% des Français estiment "normal" de payer entièrement le prix des médicaments pour des maladies bénignes comme le rhume ou la toux. Un changement de mentalité, alors que l'automédication ne décolle pas en France?

40% d'automédication en Allemagne

Les achats de médicaments sans ordonnance représentent à peine 16% des ventes totales en France, soit une baisse par rapport à 2012, quand la moyenne européenne est à 25%. En Allemagne, elle atteint 40%. L'Hexagone est donc à contre-courant.

Et pourtant, toutes les conditions sont réunies pour un développement du marché selon l'Afipa. Des prix vraiment moins élevés qu'ailleurs, la vente sécurisée en officine avec les conseils du pharmacien. Il ne manque plus qu'un vrai courage politique. Par peur d'être accusés de vouloir mettre en place une santé à deux vitesses, les gouvernements successifs sont restés timides sur le sujet.

L'automédication serait pourtant une des solutions pour redresser les comptes de la branche maladie. L'Afipa estime qu'en élargissant la liste des molécules disponibles en automédication, la Sécurité sociale pourrait économiser 535 millions d'euros chaque année. Cela permettrait aussi une meilleure organisation du système de soins, 12% des consultations chez le médecin pourraient être évitées.

Hélène Cornet