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Pourquoi les professionnels de l'immobilier s'opposent à l'encadrement des loyers 

Les professionnels de l'immobilier dénoncent les effets pervers de l'encadrement des loyers

Les professionnels de l'immobilier dénoncent les effets pervers de l'encadrement des loyers - Luc Legay-Flickr-CC

Après avoir bondi de 40% en 10 ans, les loyers parisiens vont être encadrés dès demain, 1er août. La mesure phare de la loi ALUR est une bonne nouvelle par les locataires, beaucoup moins pour les professionnels qui dénoncent un dispositif dangereux.

A trop vouloir protéger, on finit au contraire par casser la machine, c'est en substance le message des professionnels de l'immobilier. A partir du samedi 1er août, l'encadrement des loyers entre en vigueur à Paris, avant de s'étendre à Lille l'année prochaine.

Dans les faits, un nouveau locataire sur cinq devrait payer moins cher son appartement. Car les propriétaires ne pourront plus pratiqués leurs tarifs librement. Interdiction désormais de dépasser "le loyer de référence majoré" de plus de 20%. Cécile Duflot, l'ancienne ministre du logement a fixé un prix médian en fonction des quartiers et de la taille de l'appartement. Il oscille entre 36 à 38 euros le m2 dans le centre de Paris. Une mesure qui passe très mal auprès des professionnels du secteur. Voici les 3 reproches qu'ils formulent.

>Des critères trop flous

Les agents immobiliers sont formels: les critères retenus ne sont pas assez fins, ce qui donne lieu à beaucoup d'incohérences. Deux studios de même superficie situé dans le même quartier, l'un vétuste, l'autre refait à neuf peuvent par exemple se louer au même prix. Les propriétaires n'auront donc aucun intérêt à entreprendre des travaux de rénovation.

> source de contentieux

L'autre critique, c'est l'instabilité juridique et le risque de voir le nombre de contentieux augmenter considérablement car la mesure donne de nouveaux droits au locataire. S'il estime que son loyer est supérieur au loyer médian majoré, il a désormais la possibilité de saisir une commission de conciliation, dans les trois ans à compter de la signature du bail. Suite à cette contestation, l'instance, gratuite, rendra un avis dans les deux mois. 

>fuite des investissements 

Enfin, les professionnels craignent une mesure contre-productive qui va faire fuir les investisseurs. Ils vont se détourner de la pierre au profit d'autres placements, comme l'assurance vie par exemple. L'offre de logements va alors se tarir encore un peu plus et les locataires auront encore plus de mal à se loger. C'est la conviction de Jean-François Buet, le président de la Fnaim: "Les propriétaires vont se dire, quand un appartement se libère, qu'ils ne vont pas le remettre en location et vont préférer le vendre. Résultat, on va avoir moins de logements à louer que ce dont on a besoin".

C.M