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L'éolien en France: le rebond en 2014

Pour France Énergie Éolienne qui salue un rebond de la filière en 2014, il faudrait passer de 1000 MW  installés par an en France à à 1600, voire 2000, pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement

Pour France Énergie Éolienne qui salue un rebond de la filière en 2014, il faudrait passer de 1000 MW installés par an en France à à 1600, voire 2000, pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement - FEE

France Énergie Éolienne qui regroupe qui regroupe 90% des professionnels en France se veut confiant avec l'arrivée de la loi Macron pour la croissance et l'activité et celle sur la transition énergétique. Sans parler de la Cop 21 à la fin de l'année. L'association se félicite d'un redémarrage et demande toujours plus de visibilité.

France Énergie Éolienne débute l'année sur une bonne nouvelle : en 2014, la barre symbolique des 1000 MW de parcs installés a été franchie avec précisément 1042 MW. L'ensemble représente un million de nouveaux foyers français pour un investissement de 1,5 milliard d'euros.

Après 4 ans de baisse, cette dynamique est encourageante. "Des bons chiffres qui sont dus aux gages donnés par le gouvernement sur les tarifs de rachat et la simplification avec la loi Brottes" souligne Frédéric Lanoë le président de FEE.

La Champagne-Ardenne et la Picardie restent deux départements très actifs avec respectivement 259, 2 MW et 115,2 MW installés en 2014. Le Languedoc Roussillon monte sur la deuxième place du podium avec 125,5 MW .

Au moins 1600 MW par an

France Énergie Éolienne se sent portée par une dynamique mondiale. 318 GW ont été installés en 2013 dans le monde. La Chine caracole en tête avec la moitié des installations mondiales tandis que L'Inde, le Brésil et les États-Unis montent de nombreux projets.

Pour Sonia Lioret, déléguée générale de l'association, cette dimension internationale est majeure pour toute la filière "car les industriels français peuvent plus que jamais se positionner à l'export."

Par ailleurs selon elle, la baisse actuelle des cours du pétrole n"aura pas d'impact à court terme. Il n'en reste pas moins que l'éolien représente environ 3,5%, de la consommation nationale d'électricité. Le pays s'est donné des objectifs ambitieux. Pour les acteurs des ENR, la France doit passer à la vitesse supérieure. Pour parvenir à 15% du mix énergétique d'origine éolienne terrestre, 40 GW seront nécessaires d'ici à 2020. Selon Frédéric Lanoé, il faudra donc construire au moins 1.600 MW par an, voire 2.000 sur les 10 prochaines années.

Des procédures simplifiées

Pour France Énergie Éolienne, la priorité est donc la rénovation du marché. La question du tarif d'achat demeure plus que sensible. La loi sur la transition énergétique envisage une vente directe sur le marché avec un système de primes dit "complément de rémunération". Il s'agit d'un dispositif alternatif au régime de l'obligation d'achat.

Sans oublier l'adoption par l'Union européenne de nouvelles lignes directrices qui, tout en préservant la possibilité de recourir à des tarifs d'achat garantis pour les petites installations , imposent, à compter du 1er janvier 2016, une vente directe sur le marché assortie d'une prime. Le texte impose donc une date butoir. Or cette décision ne s'applique pas au cas de l'éolien terrestre, Bruxelles ayant validé le tarif réglementé pour 10 ans.

Pour se développer, la filière a besoin d'une simplification accrue en particulier pour l'éolien terrestre. La démarche est déjà entamée dans l'offshore. Les autorisations doivent être simplifiées afin d'éviter le millefeuille "permis de construire, ICPE et autre".

Tout comme pour l'offshore, les recours doivent être plus rapides en supprimant un degré de juridiction. Le recours serait déposé directement en cour d'appel sans passer par le tribunal administratif. L'appel aurait lieu, si nécessaire devant le Conseil d état. Un projet sur 2 est encore bloqué en France. Le temps de raccordement a été par ailleurs multiplié par 2 en 5 ans.

Plus de 10 000 emplois

La Lorraine est emblématique d'une autre difficulté rencontrée par le secteur: 97 % de la surface de la région est grevée par des contraintes militaires. Des discussions sont en cours avec le ministère de la Défense. Ce dernier serait prêt à étudier au cas par cas l’autorisation de fermes éoliennes sur les zones d’entraînement de l’armée ou à proximité de radars militaires.

Frédéric Lanoë espère que ces discussions aboutiront d'ici l'été de façon à établir des cartes précises qui serviront de base aux négociations sur les projets à développer. Enfin Nicolas Wolff, vice président de FEE met en avant la nécessité de structurer un marché des émissions de CO2 afin de vraiment favoriser la production dite décarbonée.

France Énergie Éolienne se veut optimiste et rappelle que, sur le terrain beaucoup de collectivités et même des riverains sont très engagés en s'appuyant sur des enquêtes menées. Selon une étude CSA de mars 2014, 65% des Français pensent que l’éolien contribue à démocratiser le marché de l’énergie. L'ensemble de la filière représente 10 840 emplois, un chiffre qui se stabilise. Et Frédéric Lanoë de conclure: "il faut une réforme sans à-coups". La France possède le 2ème gisement de vent en Europe.

Nathalie Croisé