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L’épargne des Français est-elle menacée ?

aujourd’hui, rien ne dit, finalement que « ce ne sont pas les épargnants qui paieront l’addition » comme le murmurent certains économistes.

aujourd’hui, rien ne dit, finalement que « ce ne sont pas les épargnants qui paieront l’addition » comme le murmurent certains économistes. - -

Hier lundi, la bourse de Paris a terminé en baisse de - 4,68%. C'est la 11ème baisse consécutive. En tout, depuis 15 jours, les marchés ont perdu plus de 18%. Du jamais vu depuis 1987. Face à ce que certains spécialistes reconnaissent comme un krach boursier, les français commencent à s’interroger sur la solidité de leur épargne.

Ce lundi était noir dans les Bourses du monde entier après l’annonce vendredi du déclassement de la note des Etats-Unis de AAA à AA+ par l’agence de notation Standars & Poor’s. Et le rachat de la dette italienne et espagnole par la BCE, lundi, n'a pas rassuré les marchés. Toutes les places financières ont chuté : -6,9% au Chili, -8% au Brésil, le Canada -4%, -2,4% à Madrid, - 2,4% à Milan, -6% en Grèce, Francfort à -5%.

En France, où la Bourse baisse encore ce mardi, François Baroin a tenté de rassurer les marchés. Le ministre de l'Economie a assuré, lundi, que Paris « sera au rendez-vous de ses engagements » et que « la France doit réduire ses déficits ; des objectifs intangibles ». 

« Les marchés sont tétanisés »

Jean-Hervé Lorenzi est le président du cercle des économistes. Pour lui, « on est quand même dans une situation qui se rapproche d’un krach boursier. Les marchés sont tétanisés. Alors l’idée est simple, c’est qu’au fond, la parole la plus forte aujourd’hui c’est celle des agences de notation ce qui est d’ailleurs un paradoxe incroyable. Les agences de notation apparaissent comme étant la légitimité absolue dans notre monde pour décider de ce qui est bien et pas bien ».

« C’est une couleuvre qu'a dû avaler la BCE »

Jérôme Creel est directeur adjoint à l'Office Français des Conjonctures Economiques. Selon lui, si la Banque Centrale Européenne n'a pas réussi à calmer les marchés c’est qu’elle « apparait comme une banque centrale qui acquiert des titres plus ou moins toxiques alors évidemment c’est une couleuvre qu’a dû avaler la Banque Centrale Européenne pour essayer de sauver la zone euro en échange de quoi elle se permet d’avoir une attitude totalement nouvelle, à savoir de conditionner son aide à l’adoption de réforme. Donc c’est une nouveauté, c’est un moyen pour la Banque Centrale Européenne de ne pas perdre la face aux autorités italiennes que la BCE est en train de grandement aider en acquérant sa dette publique sur les marchés financier ».

Le livret A est garanti à hauteur de 100 000 euros

Face à ces annonces de krach et de dégradation des indices de confiance, les Français, eux, se demandent ce qu'il en est de leur épargne. Bien évidemment, si leur épargne est en actions, il est certain qu'ils vont souffrir, mais la bourse étant un investissement de long terme, tant qu'on ne vend pas, on ne perd pas.

Le livret A actuellement rémunéré à 2, 25 % est garanti à hauteur de 100 000 euros par l'Etat, comme la plupart des autres comptes. Evidemment, au-delà de cette somme, l'argent n'est plus sécurisé. Si le pire des scénarios devait se produire, l'Etat serait obligé comme en 2008 de jouer les sauveteurs en injectant des milliards dans les établissements bancaires. Mais aujourd'hui, rien ne dit, finalement que « ce ne sont pas les épargnants qui paieront l'addition » comme le murmurent certains économistes.

La Rédaction avec Yannick Olland