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Transports

L'Etat prêt à une fusion Renault-Nissan?

Carlos Ghosn , le PDG de l'alliance Renault-Nissan

Carlos Ghosn , le PDG de l'alliance Renault-Nissan - Christophe Simon - AFP

Le gouvernement ne serait pas opposé à un rapprochement entre Renault et Nissan au sein d'une seule société, rapporte le JDD, ce dimanche 1er novembre. Pourtant le dialogue est actuellement orageux entre l'exécutif et l'alliance.

Et si Renault et Nissan ne formait qu'une seule et même société? Actuellement les deux constructeurs ont noué une alliance où le groupe français possède 43,4% de son homologue japonais quand Nissan détient 15% de Renault. Et les deux entreprises co-détiennent à parts égales Renault-Nissan B.V. une société en charge du management et de la stratégie de l'alliance.

Mais, selon le JDD, plusieurs schémas de rapprochement plus net entre les deux poids lourds de l'automobile circuleraient au sein des banques d'affaires. Et l'un d'eux proposerait de créer "une société unique où cohabiteraient les actionnaires japonais de Nissan et ceux de Renault, et l'Etat français au premier chef". Une société qui pourrait être basée aux Pays-Bas.

Et, toujours selon le journal dominical, le gouvernement ne verrait pas forcément d'un mauvais œil cette idée. "L'Etat n'est pas opposé à une vraie fusion au sein d'une seule société", affirme ainsi un "proche" du ministère de l'Economie cité par le JDD.

Un dialogue tendu

Reste que cette information n'en est pas moins à prendre avec certaines précautions, car le dialogue est actuellement tendu entre l'exécutif et le PDG de l'alliance Nissan-Renault, Carlos Ghosn.

La semaine dernière, Reuters a révélé qu'un document établi par Hiroto Saikawa, le représentant japonais de Nissan au conseil d'administration de Renault, proposait un rééquilibrage important de l'alliance avec l'activation des droits de vote de Nissan dans Renault et la cession d'une partie des actions du groupe japonais par le français afin que ce dernier descende sous la barre des 40% du capital. Le même document proposait également à Nissan d'augmenter sa participation dans Renault de tel sorte à ce que chaque partenaire, à terme, dispose de 25 à 35% du capital de l'autre.

Ce qui a pu être vu par l'exécutif comme une offensive menée en fait par Carlos Ghosn lui-même. Dans tous les cas, Emmanuel Macron a livré une interview aux Echos vendredi dans lequel il affirmait que "ceux qui proposent un rééquilibrage des pouvoirs avec un agenda caché prennent le risque d'abîmer l'alliance", sans faire explicitement référence à quiconque. Il a néanmoins relevé que Carlos Ghosn "est PDG, pas actionnaire, de même que je représente l'actionnaire et n'ai pas vocation à interférer dans la gestion de l'entreprise. Quand les uns veulent faire le métier des autres, cela ne donne jamais de bons résultats".

J.M.