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Alliances dans la distribution: l'Autorité de la concurrence saisie

Le gouvernement tente d'enrayer le cercle vicieux de la baisse des prix en supermarchés.

Le gouvernement tente d'enrayer le cercle vicieux de la baisse des prix en supermarchés. - Charles Platiau - Reuters

Après avoir reçu les acteurs de l'agroalimentaire et de la distribution ce jeudi, Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron a annoncé que le gouvernement allait saisir l'Autorité de la concurrence à propos de l'alliance entre enseignes pour leurs achats.

La pression du gouvernement pour faire augmenter les prix dans la grande distribution s'intensifie. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et son collègue à l'Economie, Emmanuel Macron, ont reçu ce 23 octobre les distributeurs, les représentants de l’industrie agroalimentaire et des agriculteurs. Objectif: mettre un terme à la guerre des prix.

Le gouvernement s'en prend notamment à l'alliance nouée entre distributeurs pour leurs achats de marchandises: Emmanuel Macron a annoncé à l'issue de cette réunion que l'Autorité de la concurrence allait se pencher sur les récents regroupements de centrales d'achat dans la grande distribution, "pour que la transparence règne". 

Un arsenal pour mettre fin à la guerre des prix

En pleine guerre des prix entre distributeurs, Système U et Auchan d'un côté, et Casino et Intermarché d'un autres ont annoncé la semaine dernière unir leurs forces pour négocier face aux industriels de l'agroalimentaires et aux agriculteurs les prix des marchandises. 

L'exécutif prend à bras le corps le problème de la déflation, contre laquelle il déploie tout un arsenal. 

Première arme: la communication, pour faire comprendre au consommateur pourquoi il est de son intérêt que les prix cessent de baisser en supermarché. 

"La déflation n'est bonne pour personne"

Au Salon international de l'agroalimentaire lundi, le Premier ministre, Manuel Valls, avait ainsi alerté sur un risque de "spirale perdant, perdant, perdant". Un risque qui concerne "les producteurs agricoles et les industries alimentaires", mais aussi, "qu'elles m'écoutent bien, les enseignes de la grande distribution", a insisté le chef du gouvernement. Dernier "perdant": les consommateurs "si le tissu économique se déchire". Il avait dénoncé un "mouvement de déflation, déjà puissant, qui menace l'activité économique et l'emploi". 

Stephane Le Foll, de son côté, avait martelé que "la déflation n'est bonne pour personne". Il avait en outre rappelé les fondements du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le CICE, qui "ne doit pas être transformé en outil de baisse de prix", avait-il souligné.

Des contrôles renforcés sur l'utilisation du CICE

Pour ajouter du poids à ces mots, le gouvernement s'apprête à renforcer les contrôles. Emmanuel Macron a donc annoncé ce jeudi la création d'un comité de suivi pour vérifier la pertinence de l'utilisation du CICE par ses bénéficiaires. "L'esprit n'est pas d'aller taper les uns sur les autres, il n'y a pas de stigmatisation mais s'il y a des pratiques abusives, elles seront sanctionnées", a-t-il affirmé.

"Il fallait sortir de la logique de guerre, c'était l'objet de cette réunion. On reste vigilants mais dans une volonté de dialogue", a conclu Stéphane Le Foll.

Les négociations commerciales pour fixer les tarifs des produits de grande consommation pour l'année viennent de commencer. Depuis deux ans, les réunions de médiation de ce type se sont multipliées, sans grand succès.

Hélène Cornet et BFMbusiness.com