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L'ex-Eurotunnel veut des rivaux low cost de l'Eurostar sur Paris-Londres

Getlink a commandé une étude analysant les conditions de l'émergence de concurrents low cost à Eurostar sur les liaisons transmanche.

Getlink a commandé une étude analysant les conditions de l'émergence de concurrents low cost à Eurostar sur les liaisons transmanche. - Getlink

Le gestionnaire du tunnel sous la Manche a fait faire une étude, révélée par le JDD, préconisant l'émergence de concurrents low cost à l'Eurostar. Ces trains, moins rapides, partiraient de gares périphériques, sur le modèle de TGV Ouigo de la SNCF, pour offrir des billets de 25 à 30% moins chers sur l'axe Paris-Londres

Après le transport aérien, certaines liaisons ferrées internationales en Europe comme l'axe Paris-Londres, vont-elles s'ouvrir à des concurrents low cost? C'est l'ambition affichée par la société Getlink (ex-Eurotunnel), exploitant du tunnel ferroviaire sous la Manche, qui voudrait bien voir circuler des opérateurs de trains à prix réduits, concurrençant Eurostar, filiale à 55% de la SNCF spécialisée dans l'exploitation des liaisons ferrées transmanche.

Pour préparer le terrain, une étude a été commandée par Getlink au cabinet Roland Berger, dont le Journal du Dimanche révèle la teneur. Selon ce document d'une centaine de pages, "le marché ferroviaire est prêt pour voir cohabiter des offres bon marché et premium" alors que "la fréquentation du tunnel sous la Manche est actuellement de 58%" selon les propos de Jacques Gounon, le PDG de l'ex-Eurotunnel, rapporté par le JDD.

Pour faire baisser les prix des billets de trains sur l'axe transmanche, l'étude préconise l'utilisation par de futurs concurrents de gares périphériques et d'anciennes lignes ferrées, aux péages ferroviaires moins élevés. Cette "martingale" économique permettrait, selon l'étude, de réduire de 25 à 30% les coûts de fonctionnement actuel de la ligne franco-britannique et de baisser d'autant les le prix du billet sur l'axe Paris-Londres.

L'utilisation de gares périphériques est préconisée

Cette approche s'inspire du modèle économique des TGV Ouigo de la SNCF (dont certains trains partent de la gare de Roissy ou de Marne-La-Vallée Chessy en banlieue parisienne) ou de la compagnie aérienne low cost Ryanair qui préfère les aéroports périphériques (comme Beauvais au nord de Paris), aux taxes moins élevées.

Pour les concurrents éventuels d'Eurostar, l'étude préconise l'utilisation de deux gares de départ et d'arrivée: celle de Roissy-Charles-de-Gaulle en France (reliée à Paris par une future liaison RER directe pour les JO de 2024) et celle Stratford, ville de la banlieue de Londres, modernisée et reliée au réseau de transport en commun de la capitale britannique depuis les JO de 2012.

La contrepartie de ces prix réduits sur les liaisons transmanche seraient des durées plus longues: 3 heures contre 2 heures 20 actuellement pour l'Eurostar. L’étude du cabinet Roland Berger estime que des offres de liaisons ferrées alternatives et low cost pourraient générer jusqu’à 285 millions d’euros de chiffre d’affaires par an pour deux millions de passagers.

Frédéric Bergé