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L'ex-star du prêt-à-porter Abercrombie bientôt vendue?

Face à la concurrence des géants de la "fast-fashion", Zara et H&M, Abercrombie & Fitch n'a pas su renouveler son modèle. Désormais en grande difficulté financière, la société pourrait bientôt se faire racheter par un concurrent américain.

C'est une marque emblématique des teenagers (adolescents en anglais) qui pourrait bientôt disparaître. En proie à des difficultés financières, Abercrombie & Fitch est en discussions avancées avec deux repreneurs. Il s'agirait des groupes de prêt-à-porter Express Inc et American Eagle Outfitters, d'après des informations du Wall Street Journal. La griffe américaine a toutefois précisé dans un communiqué qu'il "ne peut y avoir aucune assurance que ces discussions déboucheront sur un accord définitif ou qu'une transaction sera effectivement réalisée".

Ces discussions n'ont rien de surprenant tant A&F est en perte de vitesse depuis plusieurs années. Alors que le groupe de mode réalisait en 2012 plus de 4 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour un résultat opérationnel de 374 millions de dollars, ses ventes ne représentent aujourd'hui plus "que" 3,3 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel de seulement 15 millions de dollars.

Concurrence de Zara et H&M

Coqueluche des adolescents dans les années 2000, l'enseigne de prêt-à-porter fait désormais face à la concurrence des géants de la "fast-fashion" que sont H&M ou encore Zara. Elle souffre également de la baisse de la fréquentation dans ses boutiques liée à la pénétration du commerce en ligne, qui affecte la plupart des marques classiques de la grande distribution américaine. A&F n'est d'ailleurs pas la seule à pâtir de cette situation puisque d'autres griffes ont déposé le bilan comme Aeropostale, Wet Seal ou encore American Apparel.

Des polémiques gênantes

Si Abercrombie n'a pas su adapter sa stratégie, la marque n'a pas non plus été aidée par plusieurs polémiques qui n'ont cessé de la fragiliser. Le groupe a d'ailleurs dû verser, en 2004, 50 millions de dollars pour arrêter une class action lancée pour discrimination raciale à l'embauche. 

En 2006, c'est cette fois-ci l'ex-patron du groupe, Mike Jeffries, qui s'est illustré, en déclarant vouloir embaucher seulement "des gens beaux dans [ses] magasins, parce qu'[il veut] s'adresser à des gens cool et beaux". Avant de conclure: "Beaucoup de gens n'ont rien à faire dans nos vêtements". Autant de polémiques qui ont terni l'image et fini de couler l'ex-star déchue du prêt-à-porter.

Sami Bouzid et Marion Nompain (vidéo)