L'horloger Baume ouvre son premier point de vente physique

La start-up de Richemont, née il y a six mois sur le web, ouvre un pop-up store au BHV Marais, à Paris.

« Alors que chez Richemont la culture de l'échec est encore taboue, l'avantage quand on travaille en mode start-up, c'est qu'on apprend de ses erreurs ». Marie-Emmanuelle Chassot, directrice de la marque Baume, le reconnaît : vendre des montres de 500 à 1000 euros uniquement sur internet, ce n'est pas si évident. 
Pourtant lorsque l'équipe d'une douzaine de personnes, issues pour la plupart de l'horloger Baume et Mercier, marque du groupe Richemont, a lancé Baume en mai dernier à Los Angeles, elle y croyait. 

En à peine dix-huit mois, elle avait bien étudié le marché, et les attentes des trentenaires (les fameux « millenials ») en matière d'horlogerie : il fallait des prix accessibles, un business model le plus écolo possible, de la personnalisation et du digital. 
Grâce à l'utilisation de mouvements quartz, à une production à la demande à Amsterdam, à l'appui du groupe, et à une équipe réduite, pour les prix, on est dans les clous. 
La réflexion sur l'upcycling et l'économie circulaire est aussi là, avec des bracelets en plastique recyclé issus des résidus de matière pêchées en mer, un boitier réalisé à partir de planches de skate-board usagées, ou des projets de réutilisation des pièces de montres qui n'auront pas été vendues. 
La personnalisation c'est la mise en place d'un configurateur qui permet plus de deux mille combinaisons possibles sur le site e-commerce. 
En revanche, justement, « sur le digital, on a identifié que c'était compliqué » nous explique le directeur de la communication, Antoine Puissant. 

Baume va proposer ses collections dans des concept-stores

Qu'à cela ne tienne, comme de nombreuses jeunes marques « digital natives », Baume va donc proposer désormais ses modèles en magasin. Ouverture du premier point de vente ce jeudi, au BHV Marais. Un pop-up store pour une semaine, qui se poursuivra bientôt grâce à un partenariat avec les Galeries Lafayette. La première collection en édition limitée avec la marque de skate HRS est également disponible dans le concept-store Nous, lancé il y a quelques mois par des anciens de chez Colette.

Objectif : avoir une plus grande visibilité et accélérer le processus pour enfin être pris au sérieux par les autres marques du groupe Richemont. Il s'agit aussi de démontrer que si « les marques de luxe sont déconnectées de la nouvelle génération » ( dixit Marie-Emmanuelle Chassot, passée elle même par de grandes maisons horlogères comme Roger Dubuis), une autre offre est aujourd'hui possible.