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L’impression 3D entre dans l’ère de la fabrication industrielle

Si cette technologie est massivement utilisée pour le prototypage, elle devient désormais un standard de fabrication dans de nombreux domaines. Et les investissements bondissent.

L’impression 3D entre-t-elle dans l’ère de la fabrication industrielle ? Les progrès de cette technologie sont en effet très rapides et dépasse désormais le champ de la R&D et du prototypage, domaines où elle est aujourd’hui massivement utilisée dans les industries.

Selon l’étude annuelle State of 3D Printing de Sculpteo (menée en Europe, aux Etats-Unis et en Asie auprès de 1300 pros appartiennent à 8 secteurs, de l’industrie agro-alimentaire à l’aéronautique en passant par les technologies de pointe), 51% des répondants utilisent désormais l’impression 3D pour la production contre 17% en 2015.

Cette tendance est liée à l'évolution des matériaux et des technologies de plus en plus abordables et performants. Rappelons qu’en 2018, 53% des entreprises déclaraient posséder une imprimante 3D.

« L'impression 3D est en train de devenir un standard de fabrication avec des utilisations de plus en plus différentes. Ainsi, les entreprises dépensent beaucoup plus en impression 3D, car la technologie leur permet de relever de nouveaux défis : de la recherche à la simulation, du prototypage à la production », expliquent les auteurs.

« Il semble que les industriels l'aient déjà noté : ces nouvelles technologies offrent un atout majeur pour améliorer l'ensemble de leur processus de production et renforcer leurs stratégies commerciales », ajoute Clément Moreau, PDG et cofondateur de Sculpteo.

On peut notamment citer le secteur automobile, à la pointe, qui exploite l’impression 3D pour la fabrication de pièces finies en métal et polymère sur des modèles de voitures très haut de gamme (comme chez Bugatti). Ou encore l’aéronautique. GE Aviation a ainsi annoncé avoir imprimé 30 000 de ses injecteurs de carburant grâce à cette technologie.

Pénurie de formation

Pour autant, le prototypage rapide reste au cœur de l’appétence pour l’impression 3D (plus de 60% des répondants) car l’accélération du développement de produits (et donc leur mise sur le marché) est la priorité pour les entreprises. Ce bénéfice est le plus cité par les sondés, et ce depuis la première enquête de ce type en 2015. Vient ensuite l’offre de produits personnalisés et de séries limitées.

Conséquence logique, les entreprises consacrent un budget encore plus important à leurs activités de fabrication additive. Sur un an, les investissements ont doublé et 25,6% des entreprises interrogées ont dépensé plus de 100 000 dollars, contre 12% l'année précédente.

Mieux, 20% d’entre elles déclarent qu’elles augmenteront leur investissement de plus de 100% et 47% des plus importants utilisateurs de l’impression 3D augmenteront leur investissement d'au moins 50% au cours de l'année.

Il existe néanmoins des freins à l’adoption, révèle l’étude. Pour 40,7% des répondants, la formation et l’éducation sont des critères essentiels pour que l’industrie puisse encore se développer. De fait, 14% des répondants estiment que le manque de formation est un obstacle à l’utilisation accrue de l’impression 3D. D’ailleurs, 60% ont appris sur le tas.

Au niveau mondial, selon une étude du cabinet américain SmarTech Publishing, le marché de l’impression 3D s’est hissé à 9,3 milliards de dollars en 2018 (+18% sur un an) contre 4,1 milliards en 2014. En 2019, le marché devrait atteindre les 11,2 milliards de dollars. Ce chiffre couvre le matériel, les logiciels, les matériaux et les services.

Olivier CHICHEPORTICHE