L'Inde croit en sa navette spatiale réutilisable
Un petit lancement en vue d'une grande première. Ce mois-ci, l'agence spatiale indienne (ISRO) va effectuer un lancement test d'une navette spatiale issue de son programme de recherche baptisé RLV-TD, destiné à mettre au point un véhicule de lancement réutilisable.
Pour cette première, c'est un modèle réduit qui va être propulsé dans les airs: six fois plus petit que le modèle final, il pèse 1,5 tonne et mesure 6,5 mètres de long. Soit environ la taille et le poids d'une voiture de sport… mais avec des ailes.
Pour l'agence spatiale indienne, ce premier lancement doit servir à valider certains choix technologiques, notamment pour la délicate phase de retour sur terre. Car si la navette spatiale est propulsée au décollage à la verticale sur une rampe de lancement traditionnelle, elle doit ensuite rejoindre la terre par un atterrissage ou un amerrissage.
Après un vol à 70 kilomètres dans l'atmosphère, aucune piste d'atterrissage n'a la longueur nécessaire pour permettre à la navette d'atterrir. Les ingénieurs ont donc choisi de la faire amerrir dans la baie du Bengale, sous la haute surveillance des radars, des satellites et de navires. Mais il y a peu de chances que la navette soit récupérée, ce modèle de test n'ayant pas été conçu pour flotter.
Si l'Inde tient tant à mettre au point ce programme de navette réutilisable, c'est qu'elle espère réduire considérablement le coût des missions dans l'espace, en divisant l'envoi d'un satellite par 10. La phase commerciale ne devrait pas intervenir avant 10 à 15 ans.
D'autres projets de navette réutilisable sont en cours, à des stades un peu plus avancés puisque l'on a déjà pu voir des atterrissages de Space X, promu par l'excentrique milliardaire Elon Musk et de Blue Origin, mené par le patron d'Amazon Jeff Bezos.