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L'industrie française doit se préparer à un "choc de la demande" en 2020

Invité sur BFM Business, Philippe Varin, président de France Industrie, estime que le coronavirus aura de profondes répercussions sur l'industrie tricolore et préconise de mettre en place des prêts avec des différés de remboursement pour soutenir les PME.

L'industrie française est en première ligne face aux répercussions du coronavirus. Invité dans Good Morning Business ce jeudi, le président de France Industrie Philippe Varin redoute qu'un certain nombre d'entreprises de son secteur se retrouvent dans une telle asphyxie financière qu'il leur serait difficile de se relancer une fois l'épidémie passée.

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"L'industrie, c'est pas des services. On a quand même un certain nombre de sujets avec quelques goulots d'étranglement sur les chaînes d'approvisionnement dans l'automobile. La santé, on a l'air de s'en tirer même s'il y avait un approvisionnement à partir de Chine ou d'Inde important sur les principes actifs. Sur la mode et le luxe, il y a des perturbations. Mais ça, c'est du très court terme. On va les régler, mais je pense qu'avec les chaînes d'approvisionnement qui viennent de Chine, on a toujours des blocages dans le tuyau", s'inquiète Philippe Varin.

Le véritable sujet, souligne le patron de France Industrie, c'est surtout celui de "la santé économique des entreprises". "L'Etat fait beaucoup de choses. On peut décaler des aides fiscales, sociales, etc. Mais le vrai sujet, ça va être le choc de demande. C’est-à-dire que sur le milieu de l'année et le deuxième semestre, il ne faut pas que nous ayons trop d'entreprises au tapis. C'est cela le gros enjeu", avertit Philippe Varin.

Concernant les difficultés que représentent les retards ou les défauts de paiement et donc les problèmes de trésorerie dans les entreprises, le président de France Industrie rappelle que ces complications se poseront "certainement moins instantanément" que dans les services, mais "de la même manière dans la durée".

Des prêts aux PME

Pour y faire face, Philippe Varin songe à un dispositif directement adressé aux entreprises et élaboré avec le soutien de l'Europe qui leur permettrait de "passer des crises de liquidités".

"Je pense qu'il faudrait des lignes de survie sous forme de prêts avec des différés de remboursement", suggère-t-il. Ce d'autant plus, pointe le patron de France Industrie, que les banques – qui sont déjà en difficulté dans un environnement de taux bas avec des règles prudentielles strictes – peuvent difficilement soutenir les entreprises.

"Ou bien on change les règles et les banques pourront faire. Ou bien il faudra trouver un autre dispositif directement vers les entreprises, notamment les PME", conclut-il

JCH